Depuis le début de l’année, 43 policiers se sont suicidés. S’il n’y a pas de vrai plan d’urgence, "nous allons arriver à une situation catastrophique et dramatique", a averti les syndicats.
En 2018, 35 suicides de policiers ont été recensés. Et pourtant, depuis le début de cette année, on en décompte déjà 43, selon les chiffres recueillis par la chaîne FranceInfo auprès des syndicats de police. Face à cette augmentation, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, avait lancé une cellule alerte prévention suicide.
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Ce plan de prévention gouvernemental recommande d’organiser des temps de convivialité dans les commissariats. Un numéro vert a été aussi mis en place. Récemment, un policier qui allait mal a vu son arme retiré, mais il n’a pas perdu sa prime de risque comme c’était encore le cas il y a quelques mois. Pourtant, ce phénomène continue d’augmenter, car un policier se tue tous les cinq jours en France.
Devant cette situation, les syndicats continuent de dénoncer les manques d’effectifs, les conditions de travail, les équipements, la politique du chiffre…
Fabien Vanhemelryck, le numéro un du syndicat Alliance a indiqué que le signal doit être donné auprès du président et il doit "tordre le cou à Bercy". Ce dernier doit donner les moyens nécessaires pour que la police se sente mieux, "sinon nous allons arriver à une situation catastrophique, dramatique", a-t-il estimé.
Dans ce sens, les syndicats réclament au gouvernement des états généraux de la police, une amélioration des cycles horaires. Et pour repérer les fonctionnaires en danger, certains commencent à proposer la formation de sentinelles dans les commissariats des référents. Cette mesure existe dans certains pays si en France, elle fait son chemin, mais n’est pas encore à l’ordre du jour.
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Selon Fabien Vanhemelryck, un vrai plan d’urgence est plus que nécessaire. "Il permettrait enfin d’avoir des conditions de travail décentes, d’avoir aussi, comme tout le monde, des heures supplémentaires payées", a-t-il renchéri. Mais également, de ne pas travailler dans des locaux insalubres. Pour affronter la misère et la violence, les policiers ont besoin de bien se sentir au boulot qui est parfois dangereux, selon lui.
"Si nous atteignons une situation catastrophique, cela sera de la faute de l’administration, la faute du gouvernement et la faute de la présidence", a conclu le numéro un du syndicat Alliance.
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