Environ 8 000 prisonniers sont sortis des centres de détention en un mois. Ils ont été en partie libérés en raison des risques de propagation de l’épidémie de coronavirus.
La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a affirmé, mercredi 8 avril, qu’en un mois, le nombre de détenus dans les prisons françaises a diminué de "près de 8000". Désormais, le taux de surpopulation carcérale s’établit à 107%, contre 119% début mars.
Nicole Belloubet a déclaré : "Le taux de surpopulation, qui était de 119% au 1er mars avec plus de 72 400 détenus, est au 7 avril de 107% avec 64 439 détenus. Nous comptons donc près de 8 000 détenus en moins", selon les propos rapportés Sud Ouest.
Dans les détails, elle a indiqué que 50% de ces détenus ont été libérés à cause de la "diminution de l’activité juridictionnelle", tandis que l’autre moitié a été relâchée suivant les mesures "expressément prises" par la justice.
Les libérations anticipées des détenus ont été facilitées par une ordonnance prise dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire lié à l’épidémie de coronavirus. Ce sont des libérations anticipées à deux mois de la fin de la peine.
D’autres mesures visent par ailleurs à désengorger les prisons en surpeuplement chronique. Il s’agit de la suspension de peines pour raison médicale, de remise en liberté des personnes en détention provisoire, qui attendent leur jugement.
D’après Spuntik, qui relaie une information du journal Le Point, 130 détenus radicalisés auraient bénéficié d’une libération anticipée. Ces prisonniers, condamnés dans des dossiers terroristes, auraient été ou seraient en passe d’être libérés à quelques mois ou quelques semaines de la fin de leur peine.
Mais le ministère de l’Intérieur conteste ce chiffre, rappelant que "les condamnés pour des faits de terrorisme stricto sensu sont hors champ des mesures de libération en relation avec le contexte sanitaire lié au coronavirus". Place Beauvau a ajouté : "Il ne faut pas confondre terroristes et détenus radicalisés".
La ministre Nicole Belloubet a affirmé que "25 détenus reconnus comme radicalisés" seraient effectivement sortis de prison depuis le 27 mars, "mais pour des raisons normales, parce qu’ils arrivaient en fin de peine". Elle a tenu à souligner que "les détenus terroristes, les criminels et les personnes condamnées pour des faits de violences intrafamiliales" étaient exclus des libérations anticipées.
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