Dans un entretien accordé à Franceinfo, ce jeudi 30 juin, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a fait le point sur la menace terroriste en France.
Au lendemain du verdict dans le procès des attentats du 13 novembre 2015, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard est revenu sur le risque terroriste en France. Selon ses dires, il est moins important qu’en 2015. Cependant, ces attentats ne peuvent pas être totalement écartés. "Il est extrêmement difficile d’avoir une vision totalement optimiste quant au risque d’une action d’envergure organisée depuis l’étranger", a-t-il fait savoir.
Le magistrat a insisté que l’État islamique n’est pas totalement défait, puisque des groupes continuent de semer la terreur dans le Nord-Ouest de la Syrie. Ils pourront, par la suite, exporter des activistes afin de perpétrer de nouvelles actions. "Il faut garder une vigilance absolument accrue", a-t-il insisté.
Jean-François Ricard a précisé qu’en matière de terrorisme en France, le djihadisme reste la menace numéro 1. Cependant, elle n’est pas la seule, puisqu’au cours des dernières années, certains groupes d’ultradroite se sont manifestés. Ils visent de multiples cibles, de la communauté juive ou d’autres communautés.
Depuis sa création en 2019, le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert plus d’une dizaine de dossiers, dont deux ont déjà été jugés.
Depuis 2017, 13 attentats terroristes ont eu lieu en France. Selon les estimations du procureur, 39 actions ont également été déjouées. "Il y a encore peu de temps, nous avons réussi à éviter une action terroriste, notamment par des très jeunes, parfois mineurs ou tout juste majeurs", a-t-il précisé.
Jean-François Ricard a noté que l’action commence à partir des réseaux sociaux. Et les services de renseignement sont très actifs et ont commencé à développer leurs compétences afin de déjouer ces actions.
Sur la question du rapatriement des enfants de djihadistes français, le procureur national antiterroriste a précisé qu’ils sont 200 à rentrer dans l’Hexagone. Ces enfants font actuellement l’objet d’un suivi éducatif.
Pour les mineurs toujours retenus en Syrie, leurs mères doivent donner leur autorisation avant de les rapatrier ou elles rentrent avec les enfants. "On imagine les problèmes juridiques qui peuvent se poser lorsque les mères ne veulent pas que les enfants rentrent", a-t-il précisé.
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