Depuis le début de l’année, les douaniers, policiers et gendarmes ne cessent pas de saisir d’importantes quantités de cocaïne. Et pour cause, la demande est en forte hausse.
Les forces de l’ordre et les douaniers ont saisi des quantités conséquentes de cocaïne (22 tonnes de cocaïne au Havre, 141 autres kilos dans un hôtel parisien, 514 kg dans le Grand Port Maritime de Marseille) en provenance de l’Amérique du Sud, depuis le début de l’année.
"On est sur quelque chose d’assez exponentiel au niveau de la consommation. Ce qui nous inquiète, car la cocaïne est un produit très dangereux. Pourtant, nous constatons qu’elle est de plus en plus consommée, dans tous les milieux", a souligné la commissaire divisionnaire Virginie Lahaye, patronne de la brigade des stupéfiants de la police judiciaire de Paris.
La commissaire a expliqué que les trafiquants acheminent autant de cocaïne sur le territoire français en raison de la forte hausse de la demande.
La drogue arrive de différentes manières en France. Pour les très grosses quantités dépassant souvent la tonne, elle arrive en bateau depuis les Antilles. Quant aux quantités modestes, elles sont transportées en avion. Des mules la cachent dans leurs bagages ou l’ingèrent. "C’est un phénomène qui nous concerne beaucoup à Paris, car il y a les aéroports où arrivent les avions en provenance de Cayenne", poursuit Virginie Lahaye. La drogue peut aussi être dissimulée dans des colis postaux, entre des produits exotiques comme la canne à sucre, les bananes…
L’intensification du trafic en France est causée par l’augmentation des consommateurs de cette drogue. Auparavant, la cocaïne ne touchait qu’une clientèle branchée, désormais elle est assimilée par un public plus large. A ce jour, ils seraient 2,2 millions de Français à en consommer au moins une fois par an.
Les trafiquants se sont adaptés aux habitudes des consommateurs. Ils proposent désormais à leurs clients de la cocaïne. Certains passent même commande sur WhatsApp et Instagram pour éviter de se rendre dans les cités. En 2020, durant le confinement, cette ubérisation du trafic de drogue s’est fortement développée, indiquent les policiers.
La cocaïne s’est banalisée au fil du temps. En 2021, un gramme se vendait en moyenne 65 contre 70 euros en 2018. "Lorsqu’on tombe dans le crack, on devient très vite dépendant. C’est une descente aux enfers. Il s’agit davantage d’une population de gens malades que de consommateurs qui pourraient trouver amusant d’en consommer en soirée, comme avec la cocaïne. Ce n’est pas le même état d’esprit", a noté Virginie Lahaye.
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