Les agriculteurs sont déprimés et ils éprouvent un certain mal-être. C’est pourquoi, chaque année, on dénombre 296 suicides de paysans en France.
Les paysans sont sujets au suicide. Chaque année, 296 cas sont recensés en France. La grande déprime et le mal-être en sont les principales causes. Comme en témoigne René, un agriculteur de 65 ans, un miraculé qui raconte ce qu’il a vécu dans la Dépêche du Midi.
Un soir d’automne, René prend son fusil, il se met à l’écart en laissant son père et son frère jumeau à la maison. Dans un pré loin de chez eux, il a retourné le fusil contre lui en visant son cœur. C’était seulement le lendemain matin qu’une voisine l’a retrouvé ensanglanté et très mal en point dans un froid glacial. « C’est un miracle qu’il ait survécu », a indiqué un secouriste.
Après cet « accident » comme l’appelle René, des mois durant, il n’a pas parlé. Seulement, en ce moment, il raconte la souffrance dans laquelle sont plongés les paysans. Le mal-être, l’emballement du système sans parler de la paperasse nécessaire, détaille-t-il. De plus, le paysan obtient de moins en moins de revenu alors que les bêtes sont plus nombreuses. Conséquence, il n’y a aucun jour pour se reposer, déplore-t-il.
Ce mal-être est vécu par l’ensemble des agriculteurs. « Et le soir il n’y a personne qui t’attend et te fait à manger », regrette René. De plus, avec l’introduction des machines, il n’est plus nécessaire que quelqu’un vienne pour aider. Conséquence, la plupart des paysans vivent seuls. « Il y a des jours où l’on ne voit personne », poursuit René. C’est l’une des raisons pour lesquelles la France enregistre 296 suicides de paysans chaque année, rappelle Dépêche du Midi. Un paysan se donne la mort tous les deux jours, surenchérit RTL.
Face à tout cela, Patrick Maurin, un élu de Marmande dans le Lot-et-Garonne a décidé d’alerter sur le danger encouru par les agriculteurs. « C’est énorme, on cite souvent ce chiffre mais rien ni personne ne bouge », déplore-t-il évoquant un tabou. Il a ainsi décidé d’entamer dimanche un long périple de 500 km de marche en direction de Bretagne pour alerter aussi le public et faire bouger les choses.