Le tribunal des prud’hommes de Longjumeau (Essonne) a condamné le 16 novembre FO pour non-respect du droit du travail. Le syndicat aurait imposé le statut d’autoentrepreneur à l’un de ses militants.
Le 16 novembre, la Force Ouvrière (FO) a été condamnée pour non-respect du droit du travail par le tribunal des prud’hommes de Longjumeau (Essonne). Ce n’est pas la première fois que le syndicat se fasse condamner. En 2001, il a fait face à la justice pour des heures supplémentaires et des congés non payés.
Cette fois, il s’agit d’un départ forcé en licenciement sans cause réelle et sérieuse et de "détournement du statut d’autoentrepreneur". Ce dernier a été requalifié en contrat de travail. Prud’hommes l’avait condamné à verser plus de 100 000 euros, en tant que dommages et intérêts et de rappels de salaires à l’un de ses anciens employés.
Les faits ont commencé à partir de la plainte déposée par Bernard Baillard début 2017. Âgé de 65 ans, cet ancien policier est devenu formateur au sein du centre de formation de la centrale (CFMS). Ce dernier apprenne aux gens le métier de syndicaliste. Il s’est engagé au sein de FO durant 35 ans, dont 14 au CFMS.
En effet, FO lui a demandé de prendre sa retraite contre un paiement en liquide de 600 euros par mois pour qu’il ne soit pas trop perdu par rapport à son ancien salaire. Cet ancien fonctionnaire a précisé qu’il faisait les mêmes heures qu’un salarié.
Bernard Baillard a fait savoir que FO lui a obligé, avec une dizaine d’autres, de se déclarer autoentrepreneur dès la mise en vigueur de la loi de 2008 sur la transparence des comptes des syndicats. La confédération établissait ses factures et faisait toute la paperasserie. À la suite d’un accident du travail début 2017, il a soudainement été éjecté "manu militari" du centre de formation.
L’ancien policier ne s’était pas laissé faire et a décidé de porter plainte. D’ailleurs, il a appris par la voix de son avocate, Me Moreno-Frazak, qu’il avait gagné son procès impliquant Frédéric Souillot, nommé secrétaire confédéral chargé de l’organisation au départ de Pascal Pavageau, ou encore Patrick Privat, actuel trésorier de FO. Ces deux personnalités ont été responsables du CFMS.
"Cela fait trois ans qu’ils ne me prenaient pas au sérieux et me méprisaient. Ils ont tout essayé. Jean-Claude Mailly et même Pavageau qui, en juillet, m’a sermonné sur les dégâts que pourrait causer ce procès pour la confédération, si ça se savait dans la presse", a-t-il raconté.
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(Source : Le Parisien)