Lundi 13 décembre, le Parlement a définitivement adopté la proposition de loi LREM créant la fonction de directeur d’école dans le primaire. Ce texte ne fait pourtant pas l’unanimité.
La proposition de loi, concernant la fonction de directeur d’école dans le primaire a été définitivement adoptée par le Parlement, lundi 13 décembre. Le texte de la députée Cécile Rilhac a été adopté par 48 voix pour et 5 contre, rapporte 20 Minutes.
Selon le journal, ce texte stipule différents sujets comme le statut, la fonction et la place des directeurs et directrices d’école. En raison de l’accroissement de leurs responsabilités et de leur charge de travail, la revalorisation des postes de quelque 45 000 directeurs d’école a fini par s’imposer. La promotion de nouveaux outils pour qu’ils puissent exercer convenablement leurs missions, a été également effectuée.
Le projet de loi prévoit que les directeurs et directrices d’école disposent d’un "emploi de direction". Pour le bon fonctionnement de l’école, ils bénéficient "d’une délégation de compétences de l’autorité académique".
Ce texte précise également que les enseignants occupant ces postes recevront une indemnité de direction spécifique. Par ailleurs, ils bénéficieront d’un avancement accéléré ainsi que d’une décharge totale ou partielle d’enseignement en fonction du nombre de classes et des spécificités de l’école. Le Sénat a par ailleurs introduit une disposition organisant le principe d’une "autorité fonctionnelle des directeurs d’écoles".
La députée Cécile Rilhac a salué un moment "historique" tout en résumant que "le directeur pilote et administre son école (…) L’inspecteur évalue les enseignants".
Pourtant, ces mesures viennent heurter la sensibilité de beaucoup d’enseignants du premier degré, note le journal. Certains d’entre eux, très attachés au collectif de l’école, comparent le fonctionnement des établissements du premier degré à une "petite République". Le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, dénonce une "dérive managériale". En revanche, le SE-Unsa y voit au contraire "une impulsion positive".
Des opposants à ce projet de loi, comme la députée Lamia El Aaraje (PS), ont fustigé "une libéralisation de l’éducation".
"Supprimer le fonctionnement collégial de l’école primaire ne résoudra pas les problèmes de surcharge administrative", a averti Michel Larive (LFI). De son côté, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a vanté un texte "pragmatique et souple, au plus près des réalités de terrain". Les annonces d’Emmanuel Macron qui veut permettre au directeur de "choisir l’équipe pédagogique" inquiètent la gauche. "C’est un ‘laboratoire digne de Frankenstein’ qui fait de l’école ‘l’antichambre de l’entreprise’", s’est alarmée Sabine Rubin (LFI).
> Lire d’autres actualités en France