Le nouveau rebondissement dans l’affaire Vincent Lambert, le patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix à la suite d’un accident de la route, a fait ressurgir la question sur les "directives anticipées" concernant la fin de vie.
Vincent Lambert se trouve dans un état végétatif depuis plus de dix ans, après un terrible accident de voiture. L’arrêt des soins visant à le maintenir en vie divise sa famille depuis des années. Ses parents veulent poursuivre les soins qui lui sont administrés, tandis que son épouse, cinq de ses frères et sœurs et un neveu veulent mettre fin à l’"acharnement thérapeutique", conformément à ce qu’étaient, selon eux, ses valeurs.
Alors que les médecins de l’hôpital de Reims ont engagé le processus de fin de vie de Vincent Lambert, lundi 20 mai matin, la Cour d’appel de Paris, saisie par les parents du patient, a ordonné la reprise de ses traitements dans la soirée, jusqu’à ce qu’un comité de l’ONU se prononce sur le fond de son dossier.
Le dispositif dit de "directives anticipées" donne à toute personne majeure de préciser ses souhaits concernant sa fin de vie par le biais une déclaration écrite. Il est prévu dans le cadre de la loi Leonetti de 2005 et confirmé dans la loi Claeys-Leonetti de 2016.
Avec ce document, les médecins devraient pouvoir prendre leurs décisions sur les soins à donner si la personne ne peut plus exprimer ses volontés. Les "directives anticipées" s’imposent sauf "en cas d’urgence vitale le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation" ou lorsque les directives anticipées ne conviennent pas à la situation médicale. Ce sera uniquement à ce moment-là qu’il est possible d’y déroger.
Sur fond d’un nouveau déchirement familial dans l’affaire Lambert, le président du Comité consultatif national d’éthique, Jean-François Delfraissy, a déclaré mardi 21 mai sur France Inter : "On a une loi Claeys-Leonetti qui est quelque chose de solide (...) mais qui n’est pas connue et qui n’est pas appliquée".
D’après le bilan du CCNE relayé par Le Figaro : "Seuls 60 % des Français savent ce qu’il y a dans cette loi, 40 % savent qu’il y a éventuellement des directives anticipées et 13 % seulement des Français" ont rédigé leurs directives anticipées. Les chiffres seraient les mêmes qu’il y a trois ans.
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