Greenpeace a publié sa cartographie des "fermes-usines" en France et dénonce les conditions dans lesquelles sont élevés les animaux, accentuant la pression sur l’élevage industriel.
L’association Greenpeace désigne par fermes-usines, un type d’élevage rassemblant dans une même ferme plus de 1 000 vaches, 15 000 porcs ou encore 185 000 poules pondeuses. "Nous voulons informer sur les 4 400 fermes-usines que compte la France, situées surtout dans le Grand Ouest", a déclaré dans une interview Suzanne Dalle, responsable agriculture chez Greenpeace. L’ONG veut essentiellement alerter "sur les impacts pour l’environnement de ce type d’élevage industriel" et souhaite les voir disparaître.
"Outre les conséquences désastreuses de ces fermes-usines sur la pollution de l’eau aux nitrates, certaines émettent de l’ammoniac dans l’air, à l’origine de pathologies au sein de la population locale", dénonce Suzanne Dalle. Dans le Tarn, un poulailler serait à l’origine de maladies à cause de la pollution qu’elle dégage. Dans le Finistère, une ferme-usine de cochons qui produit 26 000 porcs par an émet "des odeurs et du bruit". "Le site produit 60 t de lisier par jour. En avril 2018, 100 000 t de lisier s’étaient déversés par accident dans la rivière du coin, entraînant une mortalité très importante de poissons et polluant le ruisseau sur une distance de douze kilomètres", détaille Greenpeace.
"Ce modèle d’agriculture n’est pas bon pour l’environnement, pas bon pour notre santé, pas bon non plus pour le climat puisque l’élevage est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, soit autant que le secteur des transports", prévient Suzanne Dalle. Pour y remédier, Greenpeace exige ainsi que tous les projets de création ou d’extension de ces exploitations géantes soient gelés. Elle souhaiterait aussi que la politique agricole commune (PAC) européenne ne finance plus ce modèle industriel.