Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes, a réagi après le terrible féminicide de Mérignac (Gironde) lors d’un entretien sur France Info.
Dans une interview, accordée à France Info, jeudi 6 mai, Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes, s’est exprimée après le féminicide qui s’est déroulé à Mérignac. Mardi dernier, une femme de 31 ans, nommée Chahinez a été brûlée vive par son mari, déjà connu pour des faits de violences conjugales. Face à ce terrible meurtre, 400 personnes se sont réunies mercredi pour rendre hommage à cette mère de famille.
Interrogée sur cette mobilisation, Anne-Cécile Mailfert a indiqué les Français accordent de l’importance à ce sujet. Les violences faites aux femmes en général et les violences conjugales, en particulier sont de vrais sujets de préoccupation.
A son avis, il y a également de l’inquiétude, notamment en observant que les autorités françaises et le pouvoir politique ont autant de mal à vraiment avoir une vigilance constante. En effet, l’homme qui a tué sa femme à Mérignac, a été emprisonné pour violences conjugales, l’an dernier, mais il a tiré sur sa femme, mardi avant de l’asperger d’essence, et de la brûler vive. "Comment expliquez-vous que cela puisse se produire à nouveau ?", a-t-elle demandé.
Selon la présidente de la Fondation des femmes, les 39 féminicides perpétrés depuis le début de cette année, montrent des problématiques de suivi, de défaillance, de vigilance.
Dans ce cas à Mérignac, une question peut être posée : comment se faisait-il que cet homme avait une arme à feu à la main, étant donné son passif ?
"Sur 39 féminicides depuis le début de l’année, 13 ont été commis par arme à feu. La plupart d’entre eux avaient des ports d’armes. Sur les 39 féminicides, 9 cas avaient été visés par une plainte", a-t-elle renchéri.
Il existe un problème de dysfonctionnement, selon elle, en demandant à l’Etat, notamment au ministre Gérald Darmanin de se préoccuper de ce sujet. "C’est important pour les Français. Ce sont quand même 39 citoyennes françaises qui ont été assassinées".
> A lire aussi : Comment lutter contre les féminicides ?
Pour Anne-Cécile Mailfert, ce ne sont pas tous les membres du gouvernement qui ne prennent pas la mesure de ce problème, car Elisabeth Moreno essaie de faire de son mieux. "On a un vrai problème de sécurité. C’est un problème du ministre de l’Intérieur. D’ailleurs, il n’a pas réagi à ce sujet alors qu’on est quand même à 39 femmes assassinées depuis le début du mois de janvier", a-t-elle pointé.
A son avis, beaucoup de choses devraient être également effectuées du côté du ministre de la Justice, pour progresser. Elle a ainsi, indiqué que cet homme aurait pu avoir un bracelet électronique, déjà autorisé en France. En effet, en un an, à peine une quarantaine de bracelets électroniques sont distribués dans le pays.
Au micro de France Info, la présidente de la Fondation a indiqué que dès demain, Gérald Darmanin pourrait demander la confiscation immédiate de toutes les armes à feu de tous les hommes impliqués dans des affaires de violences conjugales. "Ce serait quand même la base ce n’est pas systématiquement fait", a-t-elle précisé.
Anne-Cécile Mailfert a rappelé que les hommes violents sont extrêmement dangereux, et extrêmement manipulateurs. De ce fait, pour protéger les femmes, il faut vraiment utiliser tous les outils, mettre des moyens sur la table et donner une priorité politique à ce sujet.
> A lire aussi : Féminicides : un mémorial pour les victimes de 2020 dressé à Paris