Une étude de la Drees révèle une réalité préoccupante : un quart des jeunes enfants vivant dans une famille monoparentale n’ont aucun contact avec leur père.
Selon l’étude effectuée par les ministères sociaux sortie en janvier 2024, environ 517 000 enfants de moins de six ans vivent dans un foyer monoparental. Parmi eux, 83 % sont exclusivement élevés par leur mère, tandis que seuls 4 % résident chez leur père. La résidence alternée, bien que présente, ne concerne que 13 % des cas.
Dans un tiers des situations, la monoparentalité intervient dès la naissance ou dans le premier mois de vie de l’enfant. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance : certaines femmes font le choix d’élever seules leur enfant, d’autres se séparent très tôt du co-parent, et certaines ont eu recours à la procréation médicalement assistée (PMA) en solo.
L’étude montre un constat frappant : un quart des jeunes enfants vivant avec leur mère n’ont aucun contact avec leur père, soit environ 130 000 enfants. Parmi les autres situations, 13 % voient leur père un week-end sur deux et pendant la moitié des vacances scolaires, conformément au droit de visite classique. Toutefois, 45 % des enfants se trouvent dans une situation intermédiaire, avec des contacts irréguliers et parfois limités à de simples rencontres occasionnelles.
Cette réalité a suscité des réflexions politiques. En mai 2024, Emmanuel Macron avait évoqué l’idée d’instaurer un "devoir de visite" pour les pères, une mesure visant à renforcer leur implication. Toutefois, cette proposition a été accueillie avec scepticisme par les familles concernées et n’a pas été suivie d’effets suite à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Les familles monoparentales sont particulièrement exposées à la précarité financière. Selon l’étude, 41 % des enfants de ces foyers vivent sous le seuil de pauvreté, contre 17 % lorsque les deux parents sont ensemble. Ce taux grimpe à 50 % pour les enfants qui n’ont aucun contact avec leur père.
La gestion du quotidien s’avère également plus complexe pour les mères seules. Lorsqu’elles travaillent à temps plein, 58 % des enfants sont confiés au moins une fois par semaine à un proche, principalement aux grands-parents. En comparaison, seuls 34 % des enfants vivant avec leurs deux parents bénéficient de cette aide. Cette solidarité familiale permet aux mères de maintenir une activité professionnelle, mais toutes ne peuvent pas compter sur un réseau de soutien. La situation des mères isolées sans relais extérieur reste ainsi un enjeu majeur de la politique sociale.