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Selon le procureur Christophe Barret, Philippe Pétel, ancien doyen de la faculté, et Jean-Luc Coronel de Boissezon, un professeur d’histoire du droit, ont été placés en garde à vue. Cette interpellation survient environ une semaine après l’évacuation violente d’étudiants grévistes de la faculté de droit, dans la nuit du jeudi 22 mars.
Le jeudi 22 mars, des hommes armés de bâtons et encagoulés sont entrés dans un amphithéâtre occupé par des étudiants opposés au projet de réforme de l’université de Montpellier. Le procureur a précisé que plusieurs d’entre eux ont été gravement blessés. Vendredi soir, le doyen de la faculté de droit, Philippe Pétel, a annoncé sa démission. D’ailleurs, il est accusé par certains étudiants d’avoir été le commanditaire de ces actes, ce qu’il dément complètement.
De l’autre côté, le site antifasciste montpelliérain a publié quelques noms d’enseignants également accusés d’avoir participé à ces violences. Certains noms étaient tagués sur les murs de la faculté, dont celui du professeur d’histoire de droit Jean-Luc Coronel de Boissezon. Selon les informations rapportées par Le Monde, les étudiants ont témoigné avoir vu monsieur Coronel de Boissezon, visage découvert, frapper des étudiants sur l’estrade, avec ses poings.
"Si j’étais bien présent dans l’amphithéâtre de ma faculté, ce soir-là, pour veiller sur nos locaux, nos étudiants et nos collègues présents, je n’étais évidemment pas cagoulé et donc parfaitement identifiable de mon plein gré", a-t-il expliqué dans un courriel.
Actuellement, le doyen et le professeur sont enquêtés pour violence aggravée envers ces étudiants.
Huit victimes, parmi les étudiants, ont déposé une plainte contre le doyen et quelques professeurs. De l’autre côté, le parquet a confirmé qu’un professeur du droit de la santé a également porté plainte pour diffamation, en raison de son nom qui circule parmi ceux qui ont perpétré les actes de violence de jeudi. Une source proche de l’affaire a également avoué que le doyen de la faculté de droit aurait aussi porté plainte pour diffamation. La police a mis en examen deux chargés de travaux dirigés ainsi que deux de leurs collègues, selon leur avocat.
Une autre enquête administrative a aussi débuté lundi par l’initiative du ministère de l’enseignement supérieur. La faculté de droit a été fermée au lendemain des événements jusqu’au 3 avril. "La situation complètement apaisée et lorsque les conditions de sécurité seront remplies pour garantir l’accueil des étudiants et des agents", a précisé un communiqué de l’université.
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(Source : Le Monde)