Les évêques de France se sont réunis à Lourdes après les révélations sur les abus sexuels dans l’Eglise. Ils ont indiqué que des femmes pourront se prononcer sur l’aptitude des candidats à la prêtrise.
Pour lutter contre les atteintes et agressions sexuelles dans l’Eglise catholique, les évêques de France ont tenu une Assemblée plénière à Lourdes. Plusieurs résolutions ont été votées le 8 novembre dernier, à l’issue de cette réunion, rapporte Le Figaro.
Les évêques ont plaidé pour la présence de femmes aux conseils des séminaires. Ainsi, elles pourront se prononcer sur l’aptitude des candidats à la prêtrise avant son ordination. Il s’agit de "la participation d’au moins une femme au conseil de chaque séminaire et de maisons de formation, avec droit de vote".
Cette résolution a été votée en adéquation avec le rapport Sauvé sur la pédocriminalité, perpétrée au sein de l’Eglise. Il a recommandé une présence plus accrue des femmes dans les instances décisionnelles de l’institution.
Le père Stéphane Duteurtre, ancien supérieur du séminaire de Paris a apporté plus d’explications sur ce sujet.
Il a précisé que chaque séminaire ou maison de formation dispose d’un "conseil", constitué du supérieur et d’une équipe de direction. Cette dernière est principalement composée de prêtres qui participent à la formation, soit, car ils sont professeurs, ou pères spirituels, ou vivent avec les séminaristes, ou les trois.
Selon ses dires, ces prêtres conseillent le supérieur pour les décisions qui concernent la formation des séminaristes. Il a indiqué que dans la tradition romaine, le conseil est composé de moins d’une demi-douzaine de personnes. En revanche, en France, la tradition veut que le conseil soit composé de 10 à 15 membres, même si chaque séminaire a ses propres statuts.
Les différentes étapes sont l’admission parmi les candidats au sacerdoce (deuxième année), les ministères institués de lecteur puis d’acolyte (quatrième année), l’ordination diaconale, et enfin, sacerdotale, note le journal.
Chaque membre du conseil vote en faveur ou non de l’avancée d’un candidat lors de ces différentes grandes étapes de la formation d’un séminariste. Le résultat de ce vote est par la suite, transmis à l’évêque qui prend seul la décision de l’appeler ou non.
Cette résolution visant à généraliser la pratique dans tous les diocèses a été très bien reçue par les directeurs de séminaires. Ils se demandent cependant, sur les conditions de sa mise en œuvre. Le père Duteurtre a précisé que les membres du conseil doivent bien connaître les candidats. "Comment les femmes vont-elles connaître les séminaristes ? ", s’est-il demandé.
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