En prison, plus de 25% des détenus fument du cannabis tous les jours. C’est le résultat de l’étude menée par l’OFDT (l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives).
L’OFDT a réalisé une étude sur les usages des détenus concernant le tabac, l’alcool, le cannabis, la cocaïne, le crack, la MDMA et l’héroïne. Elle entre dans le cadre de l’enquête sur la santé et les substances en prison (ESSPRI), effectuée d’avril à juin 2023, sur un échantillon de 1 094 hommes détenus âgés d’au moins 18 ans, représentatif de la population carcérale.
Comme le rapporte Le Figaro, les résultats, publiés lundi, ont montré que près de quatre détenus sur cinq (77%) ont déjà consommé au moins une fois l’un de ces produits au cours de leur détention. "Ce n’est pas vraiment une surprise, les études précédentes montraient déjà qu’il y avait de la consommation de tabac et de cannabis. La question était de savoir comment, combien", a expliqué Stanislas Spilka, responsable de l’unité data de l’OFDT.
Selon cette étude, près de la moitié des prisonniers (49%) ont déclaré avoir déjà consommé du cannabis au cours de sa détention, quelle que soit la durée effective de celle-ci.
Par ordre décroissant, les substances psychoactives les plus consommées quotidiennement en prison sont le tabac, le cannabis et l’alcool.
Au total, 39% des détenus consomment du cannabis au moins une fois par mois, 34% une fois hebdomadairement, et 26% de manière quotidienne. "Pour les fumeurs quotidiens de cannabis, la prévalence est huit fois plus élevée pour les détenus qu’en population générale", selon Guillaume Airagnes, directeur de l’OFDT.
Ce dernier a ainsi indiqué qu’avec les résultats de cette étude, "on se rend compte que la prison n’est ni un lieu d’initiation, ni un lieu pour l’arrêt, avec des consommations plus élevées qu’en population générale". "Cela plaide pour une densification des consultations en addictologie", a-t-il préconisé.
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