Les résultats de cette étude, menée par le ministère de l’Intérieur, ont été dévoilés lundi 21 novembre. Dans le couple, au travail ou pendant l’enfance, les femmes sont plus exposées à la violence que les hommes.
Une vaste étude baptisée "Genese" (Genre et sécurité) a été menée en 2021 par le ministère de l’Intérieur. Elle s’est notamment penchée sur la violence et repose sur les réponses de près de 109 000 personnes âgées de 18 à 74 ans. Selon le service statistique du ministère, un échantillon initial de 169 060 a été concerné où les femmes étaient surreprésentées (70 %).
Cette enquête de "victimation" permet de recueillir des données qui échappent aux services de police et gendarmerie lorsque les victimes renoncent à déposer plainte. Les résultats, dévoilés lundi, ont montré que les femmes sont plus exposées à la violence que les hommes dans le couple, au travail ou durant l’enfance.
Comme le précise Le Parisien, avant 15 ans, plus d’une femme sur cinq, soit 21%, déclare avoir subi de la violence dans sa famille si ce chiffre est de 17% pour les hommes. Elles sont toujours plus exposées aux violences, notamment sexuelles, que les hommes (6 % ou 5 % contre 2 %). Lorsqu’elles sont en couple les femmes déclarant une agression physique ou sexuelle par leur conjoint, sont trois fois plus nombreuses que les hommes. Plus précisément, 15,9 %, soit 3,6 millions de femmes ont été agressées contre 5,6 % pour les hommes.
Selon l’étude, les femmes cumulent une plus grande diversité de situations violentes. Elles rapportent plus fréquemment les types de violences potentiellement les plus graves et subissent des faits sur des durées et à des fréquences plus élevées que les hommes.
Les résultats ont détaillé que les violences sexuelles sont cinq fois plus fréquentes chez les femmes (16,8 %) que les hommes (3,3 %) quand l’auteur n’est ni le partenaire ni un ex-partenaire. En dehors de la sphère conjugale, deux victimes sur cinq déclarent des viols et tentatives de viol et dans des proportions quasi équivalentes chez les hommes (37 %) et les femmes (41 %).
En revanche, les comportements sexuels et sexistes concernent trois fois plus de femmes que d’hommes au travail. Au total, 80 % des enquêtées ont annoncé y avoir subi des regards déplacés ou insistants, 31 % avoir reçu "des propositions déplacées de rendez-vous privés" et autant à déclarer des "attouchements non désirés sur des parties du corps, des baisers, des étreintes".
> Consulter notre dossier sur les violences faites aux femmes