Un sondage Ifop, réalisé pour le site Meteojob.com, a montré que les discriminations en entreprise ont presque doublé en 20 ans.
Depuis des années, de nombreuses actions de sensibilisation et initiatives visant à prévenir et éradiquer les discriminations, notamment à l’embauche ont été menées par les autorités. Pourtant, elles sont toujours présentes en entreprise, d’après les résultats d’un récent sondage Ifop, réalisé pour le site Meteojob.com auprès de 4 000 salariés français.
Comme le rapporte le journal 20 Minutes, le pourcentage de salariés qui s’estiment victimes d’une discrimination lors de la recherche d’un emploi atteint effectivement 21 % en 2021. Ce chiffre a presque doublé en 20 ans, puisque les résultats d’une enquête Ipsos en 2001 ont démontré une proportion de 12%.
Les femmes sont toujours les premières victimes des discriminations avec 23% contre 19% pour les hommes. Les catégories socioprofessionnelles les moins élevées sont aussi touchées par le phénomène : 21 % des ouvriers et 24 % des employés ont subi des discriminations alors que le pourcentage est de 19 % pour des professions intermédiaires et des cadres.
Les auteurs de l’étude ont par ailleurs indiqué que la proportion de victimes d’une discrimination à l’embauche est très largement supérieure chez les personnes se percevant comme "non-blanche" (42 %). Les minorités religieuses (53 % chez les musulmans, 35 % chez les protestants, 19 % chez les catholiques) ou les salariés de nationalité étrangère (50 %), sont aussi concernées.
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Pour 14% des enquêtés, les discriminations sont ressenties dès l’examen du CV, et elles deviennent plus concrètes durant l’entretien d’embauche (17%) ainsi que dans le processus de décision consécutif à ce rendez-vous (18 %).
Par ailleurs, près de 20% des femmes ont précisé avoir subi plusieurs remarques désobligeantes lors d’un face-à-face avec un recruteur.
Les propos déplacés sont basés sur le registre ethnique et culturel (29%), les croyances religieuses (30 %), le nom de famille (30 % des salariés de nationalité étrangère), les allusions sexistes (19 %), et des formes de harcèlement sexuel (5 %).
Les questions relatives à la maternité sont également très courantes, puisque les recruteurs se permettent de demander si les candidates ont des enfants (49 %), si elles comptent en avoir prochainement (26 %). Pour 20%, le mode de garde leur a été également demandé, et 26% si les responsabilités familiales sont de nature à altérer leurs disponibilités pour le travail.
Selon le journal, toute victime de discrimination peut porter plainte, sachant que ce délit est passible de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. Pour contester le refus d’embauche, elle peut saisir le défenseur des droits ou encore se tourner vers le conseil des prud’hommes..
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