Après une étude, des experts du CHU de Martinique ont annoncé que les émanations de H2S provenant des algues sargasses accélèrent l’apparition d’une prééclampsie.
Selon le journal Le Parisien, 2% des femmes enceintes en France métropolitaine en moyenne, font une prééclampsie. Il s’agit d’une maladie de la grossesse associant une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines. Ce pourcentage est pourtant triplé en Martinique. L’obésité ou encore le diabète, très présents sur l’île, sont les facteurs de risque encourageant l’apparition de cette maladie de la grossesse.
L’apparition d’une prééclampsie est notamment accélérée par les émanations toxiques des algues sargasses en décomposition, d’après une étude, réalisée par un groupe de chercheurs du CHU de Martinique.
Ils ont indiqué que les émanations de H2S ainsi que la décomposition de ces algues sont nocives pour les personnes à risque. Cette étude a été menée sur 3 020 femmes enceintes entre 2016 et 2020.
Les résultats ont montré que les femmes travaillant ou habitant à moins de 2 km des zones touchées par les échouages de sargasses sont victimes d’une prééclampsie précoce. Le docteur Rémi Névière, anesthésiste au CHU de Martinique s’est exprimé sur le sujet. Selon ses dires, ils ont très peu de retours et de recherches sur les conséquences des émanations d’hydrogène sulfuré sur le corps. "Cette étude nous permet d’en savoir un peu plus et cela représente une vraie avancée", a-t-il expliqué.
Face à ce risque, les chercheurs ont proposé différentes solutions, dont la délocalisation des personnes à risque. Il serait mieux, selon eux, que les femmes enceintes évitent au maximum les zones envahies par ses algues brunes. Ainsi, il faudrait leur proposer une solution de relogement.
Pour l’Agence régionale de santé, le ramassage des algues avant leur décomposition est la meilleure solution.
Par ailleurs, le gouvernement a présenté un plan sargasse au mois de mars en engageant 36 millions d’euros. Cette somme est destinée à renforcer les moyens des collectivités pour la recherche et se doter d’engins pour ramasser les sargasses échouées en moins de 48 heures, délai avant leur décomposition.
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