Une étude met en évidence le phénomène préoccupant de la consultation de sites pornographiques par les mineurs, principalement via des smartphones, échappant ainsi à la surveillance parentale.
Selon une étude de Médiamétrie commandée par l’Arcom et réalisée auprès de 25 000 participants en 2022, près d’un tiers des moins de 18 ans consultent au moins un site pornographique chaque mois. La pratique a connu une hausse constante ces dernières années avec l’essor des smartphones. En France, environ 2,3 millions de mineurs (soit 30%) visualisent des images pornographiques pendant plus de 50 minutes par mois en moyenne, contre 37% des adultes. « On est vraiment sur une consultation de masse des sites pornographiques par les mineurs, (...) qui se fait essentiellement sur les smartphones, c’est-à-dire hors du regard parental », a souligné l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) sur le récit du journal Le Figaro.
Depuis septembre 2017, une mesure a été mise en place pour évaluer l’utilisation sur trois écrans (ordinateur, smartphone, tablette numérique). Une hausse de 600 000 mineurs supplémentaires a été alors constatée. En effet, les trois quarts des moins de 18 ans se servent exclusivement de leur téléphone pour accéder à ces contenus, contre 55% des adultes. Ce qui leur permet d’échapper au regard des parents. « Ces mineurs sont encore plus jeunes que ce qu’on pensait. On a 51% des garçons de 12-13 ans qui regardent des sites pornographiques chaque mois, et quand même 21% des garçons de 10-11 ans », a déploré Laurence Pécaut-Rivolier, présidente du groupe de travail de l’Arcom sur la protection des publics.
L’Arcom a déjà mis en demeure 15 sites les obligeant à instaurer un véritable contrôle d’âge de leurs visiteurs et a saisi la justice pour demander le blocage de sept d’entre eux, dont Pornhub. Une décision du tribunal judiciaire de Paris devrait sortir le 7 juillet.
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