Ce vendredi 3 février, une vingtaine de députés ultramarins ont été choqués par le propos de Gérald Darmanin lors d’un colloque sur les Outre-mer. Ces élus dénoncent une "nouvelle forme de révisionnisme historique" de la part du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer participait ce jeudi à un colloque sur les Outre-mer. Lors de celui-ci, il s’est exprimé sur le sujet de l’esclavage.
"C’est la République française qui a aboli l’esclavage, on demande donc (aux territoires ultramarins) d’aimer la République. Il y a aux Antilles, en Guyane, un sentiment identitaire, de réaction, qui mérite d’être entendu, mais qui ne mérite pas d’être entendu comme la Nouvelle-Calédonie a le mérite d’être entendue parce que ce n’est pas la même histoire", avait-il déclaré.
Ces propos ne sont pas passés inaperçus auprès des députés ultramarins. Une vingtaine d’entre eux ont signé une tribune et dénoncent une "nouvelle forme de révisionnisme historique" de la part du ministre.
"Darmanin, ministre de l’Intérieur et des outrances.
Encore une fois, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer aura montré sa désinvolture à l’égard de nos territoires ultramarins.
Réclamer soumission aux citoyens français des Outre-mer sous prétexte que l’État nous aurait libérés de l’esclavage est à la fois honteux et mensonger.
Oui, nous portons l’esclavage dans nos racines et nos mémoires. Non, M. Darmanin, nous ne sommes pas des sous-citoyens !", réagit la députée réunionnaise Karine Lebon.
Dans un communiqué, le député réunionnais Philippe Naillet, condamne également les propos de Gérald Darmanin : "Dans un contexte social et économique qui se tend au niveau national et plus encore en Outre-mer, les propos honteux du ministre de l ́Intérieur et des Outre-mer sont inquiétants et méprisants.
Méprisants car le ministre occulte (volontairement ?) une partie de l ́Histoire et sans doute la plus importante pour nos territoires : la résistance des esclaves face au pouvoir colonial et à l’inaction nationale, le combat pour la liberté et l’ambition d’un choix de sa destinée.
Inquiétants car ils sont mélangés aux revendications légitimes de nos territoires en matière d’égalité réelle : avoir des stratégies différenciées et adaptées pour continuer notre développement.
L’heure doit être à l’apaisement et non à la provocation. Ces déclarations que je condamne méritent de faire l’objet de corrections afin de ne pas abîmer un peu plus le lien entre ce Gouvernement et nos Outre-mer".