Fouilles "plus systématiques", visioconférences, armement… le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a annoncé plusieurs mesures "structurelles" pour les prisons françaises.
Eric Dupond-Moretti souhaite la mise en place de plusieurs dispositifs dans les prisons en France. Il a mentionné ces mesures lors d’un entretien dans Le Grand Jury RTL, Le Figaro, Paris Première, M6, dimanche 2 juin.
Le ministre de la Justice a ainsi cité différentes mesures : fouilles "plus systématiques", visioconférences ou encore armement. Pour fouiller les cellules de détenus condamnés pour trafic de stupéfiants, il a lancé des opérations "cellules nettes". Sur 120 cellules, 72 téléphones portables ont été saisis. "Il y a des téléphones qui sont indécelables, sous les portiques", a-t-il précisé, rapporte RTL.
En réponse à l’évasion d’un prisonnier, Mohamed Amra mi-mai, le ministre a envisagé de permettre des fouilles "plus systématiques" des détenus ainsi que l’instauration d’une "trentaine" de mesures "structurelles".
Selon ses explications, aujourd’hui, les fouilles "ne sont pas autorisées quand elles sont systématiques". "Quand un détenu récupère d’un drone un téléphone portable, il faut pouvoir le fouiller pour trouver le téléphone portable. La législation aujourd’hui ne le permet pas", a-t-il souligné.
Face à cette situation, il a indiqué avoir mis en place des "systèmes anti-drones" dans le but d’éviter les livraisons de colis par les airs en prison, et vouloir en "doubler le nombre".
Eric Dupond-Moretti a également fait part de son souhait de mettre en place des mesures "de bon sens". Il a ainsi mentionné la possibilité de transférer des détenus sans avoir le logo de l’administration pénitentiaire, une demande des syndicats, d’après lui.
Ces derniers demandent aussi des visioconférences, pour éviter certains déplacements de prisonniers. Les magistrats n’y sont pas favorables, mais lors de cette interview, le garde des Sceaux a plaidé pour "entendre la douleur des familles" des agents pénitentiaires blessés lors de l’évasion mi-mai, et pour "ne pas rester dans l’immobilisme". Un meilleur armement des agents pénitentiaires ainsi que la possibilité de porter un holster au niveau de la poitrine pour les conducteurs de fourgons pénitentiaires, ont été également sollicités par les syndicats.
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