SIPA
La sanction est tombée pour un médecin généraliste à Angers. Ils sera interdit d’exercer durant deux mois à partir du 1er mars. Il a remis un "certificat de complaisance" à des parents qui refusaient d’immuniser leur enfant.
Selon Le Parisien, un médecin homéopathe d’Angers (Maine-et-Loire) ne pourra pas exercer durant deux mois. Il aurait délivré un "certificat de complaisance" de contre-indication à la vaccination du garçonnet.
Le praticien n’entend pas faire appel de cette décision. Elle prendra effet à partir du 1er mars et sera assortie d’une autre de quatre mois, avec sursis.
L’épouse du Dr François Beaudouin, âgé de 65 ans, a expliqué que les parents de l’enfant étaient nouveaux sur Angers et avaient besoin du certificat pour la crèche. Toutefois, la maman n’est jamais revenue dans le cabinet médical pour faire vacciner son fils par la suite. La mère de famille a expliqué que son fils avait toujours des poussées d’eczéma et des otites.
Les soupçons se sont éveillés après la contamination de la jeune sœur, neuf mois, du petit garçon non immunisé. Elle a contracté la coqueluche par le biais de son grand frère. Depuis le mois de janvier dernier, cette maladie faisait partie des onze pathologies pour lesquelles les vaccins sont obligatoires. Actuellement, le bébé serait hors de danger, selon l’épouse du généraliste.
>> A lire aussi : Ces 11 vaccins sont obligatoires depuis le 11 janvier
Un médecin du CHU d’Angers a alerté le conseil de l’ordre après avoir découvert le faux certificat dans le carnet de santé de l’enfant. Il a dénoncé une pratique à risque.
Pour sa défense, l’homéopathe a confié avoir été poussé par les parents et mis en avant la difficulté de gestion des parents hostiles à la vaccination précoce de leurs enfants. Le médecin a également précisé qu’il effectuait rarement des certificats de ce type.
"Le docteur Beaudouin a […] fait courir un risque injustifié à l’enfant et à son entourage. Il a également manqué à son obligation déontologique de vigilance sanitaire. […] Son comportement fautif résulte pour une part d’un manque d’entretien et de perfectionnement de ses connaissances", a tranché la chambre disciplinaire dans sa décision.
Actuellement en France, il n’y a pas de débat possible sur la vaccination, note l’épouse du médecin. Cette dernière a d’ailleurs décommandé tous les rendez-vous de son mari après le 1er mars. "Mon mari, lui, n’est ni pour ni contre la vaccination… Il dit simplement qu’il faut faire attention", a-t-elle fait savoir.
Le Dr Charles Rouessé, membre du conseil de l’ordre du Maine-et-Loire, a répliqué qu’un médecin ne peut pas s’opposer à une vaccination, surtout sans motif prouvé scientifiquement. Les parents ne doivent en aucun cas forcer un médecin à déroger à ses obligations. Selon le Code de la santé publique, ils risquent jusqu’à six mois de prison ferme et 3 750 € d’amende si la santé de l’enfant mineur est compromise par leurs hostilités à la vaccination.
>> À lire aussi : Le calendrier 2018 des vaccins obligatoires dévoilé