La promotion de l’hydrogène permettra de décarboner l’industrie lourde et la construction dans les prochaines années.
A travers le récent plan d’investissement France 2030 de 30 milliards d’euros, la France mise sur des "technologies d’avenir" pour développer son industrie. En déplacement à Béziers ce mardi, le chef de l’Etat Emmanuel Macron va promouvoir l’hydrogène, une de ces technologies du futur. Le président français visitera l’entreprise Genvia qui développe une ligne de production pilote d’hydrogène. Par cette visite, le locataire de l’Elysée souhaite mettre en avant cette énergie prometteuse. Elle permettrait, dans les prochaines années, de décarboner l’industrie lourde et la construction. L’usine créée en mars 2020 et issue du groupe Schlumberger assure la fabrication des électrolyseurs haute température. Ces machines utilisent une nouvelle technologie qui a fait l’objet d’une quarantaine de brevets pour produire de l’hydrogène à partir de la molécule d’eau (H20).
La France envisage de lancer en 2024 la construction d’une "gigafactory", ou méga-usine, de production de ces électrolyseurs. Près de 500 personnes seraient alors recrutées à terme. La "percée conceptuelle de la technologie est qu’elle permet de très bons rendements", "d’utiliser moins d’électricité pour produire plus d’hydrogène", et qu’elle est "réversible", c’est-à-dire qu’elle permet de stocker l’électricité sous forme d’hydrogène, et inversement de produire de l’électricité avec l’hydrogène déjà produite et stockée, détaille l’Elysée, propos repris par 20 Minutes. À long terme, l’Hexagone ambitionne de créer cinq gigafactories d’électrolyseurs sur le territoire, selon des technologies différentes. Un projet qui permettrait de créer 50 à 100 000 emplois d’ici 2030 dans toute la filière hydrogène, souligne la présidence.
Plusieurs filières peuvent utiliser les électrolyseurs comme les industriels du bâtiment, de la sidérurgie ou d’autres secteurs dont l’hydrogène sera leur nouveau carburant à la place des produits pétroliers. Le projet Genvia figure parmi les 77 projets déposés par les industriels auprès de Bercy dans le domaine de l’hydrogène. Une quinzaine devraient être transmis à Bruxelles en vue de recevoir des aides.
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