Incarcéré depuis trois ans et demi à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), Salah Abdeslam se dévoile sous de multiples visages. Gros plan sur le quotidien du djihadiste en prison.
Salah Abdeslam, l’unique survivant des djihadistes du 13 novembre 2015, est emprisonné à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) depuis trois ans. Sa détention est marquée par de nombreux événements dont les correspondances avec des femmes, rapporte Le Parisien. Le djihadiste reçoit régulièrement des lettres d’au moins quatre femmes. Parmi les fidèles interlocutrices de l’assaillant du Bataclan, figure Maëva, 20 ans et domiciliée dans le Tarn-et-Garonne. Avec le détenu, elle échange depuis près de deux ans des sujets d’ordre théologique. Elle écrit sur un cahier à grands carreaux d’une écriture régulière. En décembre dernier, la jeune femme a même demandé à rendre visite à "Salah" en prison pour lui apporter un soutien moral. Toutefois, sa demande a été rejetée par le magistrat instructeur.
En prison, Salah Abdeslam apparaît également comme un homme obsédé par la prière. Un visage du terroriste qui a été révélé à travers les conversations captées par la sous-direction antiterroriste (SDAT). "Si tu vas te détourner d’Allah, si tu vas te divertir en faisant autre chose qu’adorer ton seigneur, ton iman [foi musulmane], il va descendre", a-t-il insisté au téléphone auprès de sa petite sœur. Derrière cette obsession pour la prière, se cache un homme coutumier d’agressions verbales. Le personnel pénitentiaire retient souvent ses sautes d’humeur comme c’était le cas le 7 septembre 2018. Le djihadiste a eu une altercation avec un gardien lors de la distribution du repas du soir, à la porte de sa cellule. "Moi, je suis musulman, vous, vous êtes des mécréants, vous êtes des chiens, le jour où ça va changer vous allez m’embrasser les pieds !", avait-il lâché.
L’administration de maison d’arrêt de Fleury-Mérogis craignait pour la santé mentale de Salah Abdeslam à cause de ses conditions de détention. Le djihadiste qui vit dans un isolement quasi-total est surveillé par des caméras 24 heures sur 24. Des conditions de vie qu’il a pointées du doigt le 6 avril 2018, lors d’un débat sur la prolongation de sa détention. Il a donc demandé à ce que les caméras soient retirées, car il se décrit comme "maltraité". "J’ai juste une chose à ajouter, je pense que je ne suis pas un lâche, mais je pense que vous l’êtes", a-t-il conclu.
Plus de détails dans Le Parisien