Le président de la République était en visite à Marseille pendant trois jours pour présenter son plan "Marseille en grand". Lors d’une rencontre avec des habitants, il a échangé avec une femme concernant la situation professionnelle de son fils.
Au cours de sa déambulation dans les rues de Marseille ce lundi, Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois exprimé sur la question du chômage. Une résidente de la cité des Campanules a évoqué la situation précaire de son fils âgé de 33 ans, qui rencontre de grandes difficultés économiques et est sans emploi. Le chef de l’État a répondu en assurant : "Descendons ensemble et faisons le tour du port. Je serais surpris s’il n’y avait pas un restaurant ou un café à la recherche de personnel. Si votre état d’esprit est le sien, je vous promets que je ferai le tour du Vieux-Port ce soir avec vous. Je suis convaincu qu’il y a dix offres d’emploi".
Cette déclaration rappelle celle qu’il avait prononcée en septembre 2018 lorsqu’il avait conseillé à un jeune horticulteur de "traverser la rue" pour trouver du travail. D’ailleurs, lors de sa visite à Marseille, Emmanuel Macron a fait allusion à cette phrase en déclarant avec ironie : "À l’époque, je disais qu’il fallait traverser la rue", avant d’ajouter sérieusement : "C’est encore plus vrai aujourd’hui qu’hier".
En mai dernier, lors d’un échange à Dunkerque avec un jeune homme en recherche d’emploi, Emmanuel Macron avait également fait référence à cette phrase qui lui avait été vivement reprochée. Il avait alors répondu : "Il y a quelques années, je disais qu’il suffisait de traverser la rue, aujourd’hui il faut faire un mètre".
Certains membres de l’opposition ont critiqué le président de la République pour ce qu’ils considèrent comme du mépris envers le peuple. Mathilde Panot, cheffe des députés de La France insoumise (LFI), a dénoncé le mépris du chef de l’État envers les chômeurs, "les seuls que l’on espère dans le pays". Manon Aubry, eurodéputée de LFI, l’a qualifié d’"inlassablement méprisant envers la République", tandis que Louis Boyard, député insoumis, estime qu’il est pire en tant que conseiller Pôle emploi qu’en tant que président de la République.
En réponse, l’eurodéputée écologiste Karima Delli a tweeté : "Non, Monsieur le Président... Il ne suffit pas de faire le tour du Vieux-Port ou de traverser la rue... Un quart des Français a déjà renoncé à un emploi faute d’accès à la mobilité", en référence à l’habitante qui avait expliqué au président que le manque d’argent empêchait son fils de payer les transports pour chercher un emploi.
"Ce que dit Macron n’est pas faux. La dernière fois, même sans faire le tour, il a nommé son ancien ministre de l’Intérieur président du Grand port maritime de Marseille", s’est moqué Olivier Faure, le dirigeant du Parti socialiste, faisant allusion à l’élection de Christophe Castaner à la présidence du Grand port maritime de Marseille en novembre dernier.