Emmanuel Macron a indiqué que le gouvernement se réservera la possibilité de saisir le Parlement d’une contribution obligatoire des plateformes de streaming s’il n’y a pas d’accord au 30 septembre.
Mercredi 21 juin, Emmanuel Macron a annoncé que le gouvernement envisage de proposer une taxe sur les revenus du streaming, rapporte Le Figaro. Le président de la République a fait cette déclaration en marge de la fête de la musique.
Dans un communiqué, l’Elysée a indiqué que le chef de l’Etat a demandé à la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak de réunir "sans délai l’ensemble des acteurs de la filière". S’il n’y a pas d’accord au 30 septembre prochain, "le gouvernement se réservera la possibilité de saisir le Parlement d’une contribution obligatoire des plateformes de streaming", a-t-il ajouté.
La présidence s’appuie sur un rapport du sénateur Julien Bargeton qui a préconisé une taxe de 1,75 % sur les revenus du streaming musical payant et celui gratuit financé par la publicité.
Selon l’Elysée, de nouvelles sources de financement sont nécessaires pour "préserver la souveraineté culturelle française et assurer une juste rémunération des artistes et des créateurs". La présidence a par ailleurs souhaité qu’elles servent à soutenir "l’innovation et l’exportation".
Dans un communiqué, l’ancien ministre de la Culture, Jack Lang, s’est rapidement félicité de cette proposition, "une mesure de justice qui confortera la diversité musicale et renforcera les créateurs et les musiciens indépendants".
Le journal rappelle qu’en 2022, les débats s’étaient cristallisés sur une contribution obligatoire de 1,5 % des revenus des abonnements payants sur les plateformes musicales pour aider le Centre national de la musique (CNM) à aider la création française.
Cette suggestion a provoqué des fractures ouvertes dans la filière. Plusieurs organismes représentatifs de l’industrie musicale (Prodiss, UPFI, SMA, etc.) se sont dits favorables à une telle taxe d’un faible montant "qui pourrait suffire à compléter le schéma de financement du CNM sans perturber les modèles économiques".
Le rappeur Niska a en revanche dénoncé cette idée sur les réseaux sociaux. "Non à la taxe streaming. Taxe anti-rap. Taxe raciste. Taxe non justifiée", a-t-il souligné en estimant que les revenus du streaming du rap, musique dominante dans les charts, seraient ainsi taxés.
Le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique) a également pointé l’idée d’une taxe.
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