JEANNE ACCORSINI/SIPA
L’inauguration du 61e Salon international de l’agriculture à Paris par le chef de l’Etat Emmanuel Macron s’est déroulé dans un climat plus apaisé que les huées et violences de l’an dernier.
Lors de l’inauguration du 61e Salon de l’Agriculture à Paris, Emmanuel Macron a tenu un discours destiné à apaiser les inquiétudes des agriculteurs face à la concurrence des produits étrangers. Dans un climat nettement plus serein que l’an passé, le président français a appelé à un dialogue respectueux avec les syndicats, rapporte Europe1. Il a souligné que les agriculteurs ne pourraient pas être utilisés comme "variable d’ajustement" pour compenser des déséquilibres commerciaux ou des fluctuations du pouvoir d’achat.
Emmanuel Macron a insisté sur l’importance de protéger la production nationale contre la concurrence des produits importés, notamment ceux en provenance d’Amérique du Sud. Il a évoqué sa volonté de s’opposer, au sein de l’Union européenne, à une "minorité de blocage" qui favoriserait un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. L’objectif, selon lui, est clair : permettre aux producteurs français de cultiver et d’élever pour répondre aux besoins alimentaires du pays plutôt que pour l’exportation. Parmi les mesures annoncées, le gouvernement a rappelé des engagements concrets, comme les 500 millions d’euros d’allégement de charges fiscales, ainsi que des indemnisations destinées aux propriétaires de bâtiments affectés par des épizooties. Ces actions, cumulées à l’adoption récente de la loi d’orientation agricole – qui érige l’agriculture en "intérêt général majeur" – visent à renforcer la résilience et la compétitivité du secteur.
Bien que l’ambiance au Salon soit plus calme cette année, les agriculteurs restent vigilants et réclament encore des réponses concrètes sur des questions essentielles telles que la répartition des marges, la rémunération des producteurs et la simplification administrative. Des représentants comme Véronique Le Floc’h de la Coordination rurale et Arnaud Rousseau de la FNSEA n’ont pas manqué de souligner que, malgré des mesures saluées par le gouvernement, de nombreux défis subsistent dans un contexte de concurrence internationale rude. "On a dit au président que les choses n’avancent pas assez vite et que la situation géopolitique nous place dans une grande incertitude", a déploré Arnaud Rousseau. Des doléances variées – allant de la formation des jeunes agriculteurs à la gestion des maladies animales – continuent de nourrir le débat entre le monde rural et le pouvoir politique.
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