SIPA/JC Tardivon
La chaîne Franceinfo a dévoilé une nouvelle enquête, menée par l’association L214, qui a montré le "calvaire" de veaux dans des élevages intensifs.
Mardi 15 octobre, l’association L214 a révélé une nouvelle enquête sur des élevages intensifs de veaux du Finistère. Elle a confié que ces animaux sont soit enfermés pendant cinq mois ou abattus à deux semaines car jugés "indésirables".
Des images qui ont été dévoilées par Franceinfo, ont été tournées par un lanceur d’alerte, entre juillet et octobre 2019. Ce dernier a travaillé comme acheteur de veaux et a filmé un centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Élevage et trois élevages d’engraissement du Finistère. Visée par cette enquête, cette société est une filiale de Laïta, entreprise coopérative laitière du Grand Ouest appartenant au géant Even.
Sur les images, des veaux, seulement âgés de deux semaines, sont séparés de leurs mères et malmenés à coups de pied et de poing. Chaque semaine, les responsables les dissocient. Ainsi, ceux qui sont jugés "indésirables" (malades ou trop maigres) sont tués par un vétérinaire. Ce dernier leur injecte un poison mortel au niveau de la jugulaire. "Certaines grosses semaines, ils arrivaient à tuer une quinzaine", a relaté le lanceur d’alerte.
Quant aux restes, ils sont transportés dans des élevages intensifs où ils vont être engraissés. Durant les premières semaines, les veaux sont enfermés dans de petites cases individuelles sur un sol nu, sans litière. Par la suite, ils sont parqués en groupe. La vidéo montre les veaux entassés dans des parcs, recouverts de leurs déjections, sur un sol humide. "De nombreux veaux sont atteints de teigne, symptomatique de l’insalubrité de l’élevage"", a affirmé L214. Pendant cinq à six mois, ils sont nourris avec du lait en poudre reconstitué avant d’être envoyé à l’abattoir. Selon le lanceur d’alerte, comme les consommateurs souhaitent une chair à la teinte pâle, l’alimentation des veaux est carencée en fer.
Le lanceur d’alerte a, par ailleurs, apporté des témoignages en relatant que dans ce milieu, il a vu des gens qui ne se préoccupaient que de l’argent, sans aucun respect pour les animaux.
"J’ai vu des petits tués à coups de marteau parce qu’ils étaient trop maigres et donc pas rentables, des gens s’amuser à jeter les veaux par-dessus les barrières", a-t-il regretté. Il a aussi raconté que l’état sanitaire de certains élevages et les conditions de vie sont inacceptables. "Ici, la douceur et le bien-être animal sont restés à la porte", a-t-il déploré en espérant que les consommateurs vont se réveiller. Dans son témoignage, il a dénoncé "l’omerta qui règne dans la filière viande".
Après avoir publié cette enquête, l’association L214 a lancé un appel à l’endroit des élus et des responsables politiques. Elle exige, ainsi, un moratoire immédiat sur l’élevage intensif et un plan concret de sortie de l’élevage intensif. Plus encore, elle demande une végétalisation d’ampleur de l’alimentation en restauration collective publique ou privée.
Rappelons qu’en France, plus d’un million de jeunes veaux, nés de vaches laitières, sont séparés de leurs mères dès la naissance, d’après l’association. Plusieurs sont engraissés dans des élevages industriels dans des conditions similaires.
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