La Cour des comptes a publié un rapport concernant l’égalité hommes-femmes, jeudi 14 septembre. Les Sages ont critiqué la politique de l’Etat.
Les conclusions de la Cour des comptes sur l’égalité hommes-femmes ont été publiées dans un document de 75 pages jeudi 14 septembre. Les Sages se sont montrés sévères face aux défaillances de la politique de l’Etat. Ils ont critiqué l’absence de stratégie nationale globale, un manque de pilotage efficace, des erreurs de méthode ainsi que des avancées limitées.
Depuis 6 ans, de nombreuses initiatives de l’Etat en termes d’égalité entre les femmes et les hommes ont été prises, mais elles manquent d’orientation claire et de vision générale. Les auteurs du rapport ont souligné que la mobilisation ressemble notamment à une succession de temps forts et une superposition de plans stratégiques interministériels sans véritable coordination. "Le pilotage de la politique d’égalité a été rendu difficile par des lacunes dans la conception des mesures", ont-ils écrit. Selon eux, les dispositifs ne sont pas fondés sur un diagnostic précis des situations et des besoins dans de nombreux cas.
De plus, les mesures visées n’ont été assorties "ni de moyens, ni de calendrier de réalisation, ni d’indicateurs de résultats, ni de cibles", ce qui rend leur évaluation impossible. Il est ainsi difficile d’arriver à un résultat si celui-ci n’a pas été défini clairement en amont.
La Cour des comptes a clairement lancé que l’Etat "n’a pas tiré les leçons des erreurs du passé", rapporte Le Figaro. Cette entité a en effet constaté les mêmes lacunes dans le nouveau plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2023-2027), présenté en mars dernier.
Entre autres, on peut citer l’absence de bilan précis dressé pour chaque mesure des précédents plans, dispositifs non articulés avec d’autres plans, mesures non évaluables.
Les magistrats ont évoqué des recommandations pour rectifier la politique de l’Etat sur l’égalité homme-femme. Ils ont suggéré de changer ce plan en une feuille de route mesurable et évaluable faisant l’objet d’un calendrier de suivi interministériel effectif.
D’autres conseils ont été mentionnés : "renforcer la collecte de données [...] relatives aux diagnostics des situations et des besoins, concevoir un programme interministériel d’évaluation des actions menées par l’Etat et par les organismes financés par lui". "Les progrès dans la réduction des inégalités sont lents, malgré un arsenal législatif croissant depuis plusieurs décennies", a fustigé la Cour des comptes.
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