Situation peu commune et même inconnue. En France, depuis 2011, les sanctions des élèves sont transformables en heures de bénévolat.
Julien Cherault, principal d’un établissement qui compte 660 élèves en Alsace, explique chez 20 Minutes : "ça existe (…) depuis 2011 et ça doit apparaître dans tous les règlements intérieurs. On a même eu un rappel à ce sujet de la part de l’Éducation nationale il y a un ou deux ans". M. Cherault avait déjà eu recours à ces "mesures de responsabilisation" quand il était conseiller principal d’éducation (CPE) à Fessenheim, avant les instituer à Sélestat.
"On y a beaucoup réfléchi l’an dernier, on l’a élaboré en conseil pédagogique et ça a été voté en conseil d’administration en fin d’année 2022", révèle-t-il. Pour le principal, il a fallu donner des explications aux enseignants et aux parents, mais également trouver les associations puis suivre les élèves sanctionnés. "C’est sûr que c’est plus simple de les exclure quelques jours du collège, mais l’aspect pédagogique me semble faible", appuie-t-il.
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Un collégien de 14 ans qui s’est amusé à dessiner une croix gammée sur un extincteur s’est retrouvé au sein de l’antenne des Restos du cœur à Sélestat. Quand son principal lui a dit qu’il devrait faire du bénévolat, "ça m’a surpris et je crois que j’ai rigolé sur le coup", raconte l’adolescent. Mais tout s’est bien passé. "Franchement, vaut mieux aider les gens que rester chez soi ou au collège à ne rien faire", témoigne le garçon.
Depuis le début de l’année, une quinzaine de ses camarades ont été sanctionnés de la même façon, dont 5 à l’extérieur du collège, alors que les autres ont aidé les agents au sein de l’établissement.
"Dans tous les cas, il faut l’accord des parents pour transformer l’exclusion temporaire. Si ce n’est pas le cas, leur enfant est exclu", souligne Julien Cherault.
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