L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié un rapport sur l’"eau destinée à la consommation humaine".
Une étude sur l’eau potable a été réalisée sur l’ensemble du territoire français, y compris en Outre-mer. La chaîne France Info précise que quelque 136 000 analyses ont été effectuées et l’Anses a publié un rapport sur l’"eau destinée à la consommation humaine". Les résultats montrent une vaste contamination aux résidus de pesticides, même des années après leur utilisation.
Avant de mener l’enquête, l’agence a retenu 157 pesticides et métabolites de pesticides. Au total, "89 d’entre eux ont été détectés au moins une fois dans les eaux brutes et 77 fois dans les eaux traitées", selon l’Anses.
Le métabolite du chlorothalonil R471811 dépasse la limite de qualité de 0,1 µg/litre. Ce produit est issu de la dégradation dans l’environnement du chlorothalonil, un fongicide interdit en France depuis 2020.
Ce résidu de pesticide a été découvert dans plus d’un échantillon sur deux et il a conduit à des dépassements de la limite de qualité "dans plus d’un échantillon sur trois". "Ces résultats attestent qu’en fonction de leurs propriétés, certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l’environnement plusieurs années après leur interdiction", d’après l’agence.
Dans ce rapport, l’Anses a également mentionné la présence du métolachlore ESA, dans plus de la moitié des échantillons prélevés. Il s’agit d’un résidu du S-métolachlore, une substance active herbicide de la famille des chloracétamides qui entre dans la composition de différents herbicides.
L’agence a rappelé que le S-métolachlore est l’une des substances actives herbicides les plus utilisées en France sur le maïs, le soja et le tournesol. Le résidu métolachlore se trouve sous surveillance étroite, car il ne remplit aucune des conditions permettant de conclure qu’il est non-préoccupant, selon l’Anses en Janvier.
La contamination de l’eau potable par des résidus d’explosifs est une conséquence des deux guerres mondiales du 20e siècle, et plus particulièrement de la première (1914-1918). Les activités militaires ont entraîné une potentielle pollution environnementale d’une grande diversité chimique. Au total, 54 molécules ont été recherchées et les résultats ont montré une soixantaine de sites positifs en France. Une forte concentration de molécules de la famille du TNT a été constatée dans deux endroits : les Hauts-de-France et le Grand-Est. Entre autres, on peut citer les sites correspondant à des combats de la Grande guerre ou des terrains de démolition après la Première guerre mondiale. Une contamination par des explosifs dits ’modernes’ comme HMX et RDX, a été observée en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. Dans tous les cas, les taux mesurés ne présentent rien de préoccupant, a assuré l’Anses.
L’Anses a également noté la présence du 1,4-dioxane dans l’eau potable. Elle a indiqué que son rejet dans l’environnement est principalement lié aux pratiques d’élimination des déchets chimiques ou aux rejets d’eaux résiduaires. Ce produit est classé cancérogène de catégorie 2B par le Centre international de recherche contre le cancer. Dans le cadre de son étude, l’agence a trouvé des traces de dioxane dans 8% des échantillons prélevés. Toutefois, les taux mesurés sont faibles, et il n’y a pas d’inquiétude à avoir.