L’ex-candidat à la présidentielle a été jugé pour avoir qualifié, en 2018, le prénom de l’ancienne chroniqueuse du groupe Canal+ Hapsatou Sy d’"insulte à la France". Le verdict sera rendu en janvier 2023.
En septembre 2018, Hapsatou Sy s’était opposée à Eric Zemmour lors de l’enregistrement en public de l’émission "Les Terriens du dimanche" sur C8. Le polémiste d’extrême droite avait alors qualifié le prénom de l’ex-chroniqueuse du groupe Canal+ d’"insulte à la France". "Et vous voudriez que je m’appelle comment ? ", lui avait demandé Hapsatou Sy. "Corinne", répondait l’invité.
La société de production avait coupé l’extrait au montage en raison d’un "risque de condamnation juridique", note Le Point. La chroniqueuse avait cependant diffusé une vidéo filmée par une maquilleuse, contenant ce passage. Hapsatou Sy disait à M. Zemmour : "Ce que vous venez de dire est une insulte à la France". "Mademoiselle, c’est votre prénom qui est une insulte à la France", a affirmé en retour l’ancien candidat à la présidentielle.
Hapsatou Sy avait porté plainte pour "injure en raison de son origine et de son appartenance (ou sa non-appartenance) à une ethnie et à une Nation", rapporte le quotidien 20 Minutes. C’est un délit réprimé par la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Vendredi 4 novembre, Eric Zemmour a été jugé devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
La procureure estime que "les limites de la liberté d’expression ont été franchies". Le parquet a requis 20 000 euros d’amende à l’encontre du polémiste. En cas de non-paiement, la peine demandée - 100 jours-amende à 200 euros – pourrait se transformer en emprisonnement.