Dans un courrier adressé au ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, 48 addictologues ont appelé le gouvernement à soutenir le "Dry january", "Défi de janvier" ou mois sans alcool.
Cette lettre, révélée par le journal Le Parisien lundi 11 décembre et dont France Info a eu la confirmation, a été écrite par le collège universitaire national des enseignants d’addictologie. Au total, 48 spécialistes ont indiqué attendre des gestes forts, aussi bien en termes de contenu que de portée symbolique durant le "Dry january", "Défi de janvier" ou mois sans alcool. "(…) Il nous semble que les récents événements concernant la politique de prévention envers le risque alcool mériteraient d’unir nos forces et nos compétences sur des objectifs de santé publique, plutôt que sur le terrain de l’affrontement", ont-ils écrit en préambule.
Les médecins ont rappelé que la confiance envers le gouvernement pour mener une politique cohérente et résolue contre l’alcoolisme "est sérieusement altérée". Ces gestes forts sont ainsi nécessaires pour restaurer cette confiance. Les signataires de ce texte estiment que le fait de "soutenir l’opération de mobilisation sociale connue en France sous le nom de ’Défi de Janvier’ est une opportunité de choix". Selon eux, il s’agit d’une opération positive qui consiste pour chacun, dans le cadre d’un mouvement collectif, à s’interroger sur la place que prend l’alcool dans sa vie et de relever le défi de ne pas en consommer pendant cette période.
D’après les spécialistes, cette opération de mobilisation sociale, sur une base volontaire, n’est ni normative ni moralisatrice. L’intitulé de cette opération a été choisi précisément pour traduire ces objectifs et mobiliser "chacun pour sa santé". Selon eux, les bénéfices de ce mois sans alcool sont affirmés dans les pays qui pratiquent des campagnes similaires depuis de nombreuses années, notamment au Royaume-Uni.
"Nous savons, bien évidemment, que le soutien à cette mobilisation sociale par Santé publique France a été suspendu", ont souligné les experts. Cependant, la reprise par un collectif inter associatif depuis 2020 a rencontré l’opinion (…). Elle est consensuelle et il serait plus que dommage, d’après eux, que le ministère de la Santé et de la Prévention, et son agence sur ce champ, continuent de s’en tenir à l’écart.
Ils se sont ainsi adressés au ministre Aurélien Rousseau qui a affirmé, selon eux, sa détermination à lutter contre le risque alcool. "Ainsi, l’implication du ministère et de Santé publique France dans le Défi de Janvier serait à la fois un geste fort traduisant votre engagement, mais aussi une main tendue envers l’ensemble des acteurs de l’Addictologie et de la Santé Publique, qui soutiennent tous sans réserve le Défi de Janvier", ont-ils souligné.
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