Le ’Dry January’ (mois sans alcool) gagne en popularité, avec un Français sur trois prêt à relever le défi. Toutefois, malgré les avantages pour la santé et le soutien des addictologues, les autorités restent réticentes.
Le ’Dry January’, qui consiste à ne pas consommer d’alcool pendant le mois de janvier, a conquis la France en 2020. Selon les informations relayées par Francetvinfo.fr, un Français sur trois est prêt à relever ce défi, inspiré par une initiative lancée au Royaume-Uni en 2013. Cette opération semble idéale pour éliminer les excès des fêtes de fin d’année. Cependant, elle rencontre des réticences du côté du ministère de la Santé. Dans une interview pour "Envoyé spécial", Agnès Buzyn, ancienne ministre, lève le voile sur les raisons de cette hésitation.
Selon Agnès Buzyn, il s’agit d’une "bataille quasi impossible à mener en France." Elle explique que cette résistance découle de divers "vents contraires." Selon elle, des choix ont été faits en faveur de l’agriculture, de la viticulture et des vignerons, notamment en raison de l’influence du lobby viticole, Vin & Société. Cette association, regroupant près de 500 000 viticulteurs, s’oppose ouvertement à la promotion du "mois de janvier sec" par le gouvernement depuis son lancement en 2020.
Krystel Lepresle, déléguée générale de Vin & Société, confirme l’opposition du lobby au "mois de janvier sec" : "Nous n’étions pas favorables à la mise en place de cette norme d’abstinence portée par l’Etat." Elle explique que le choix de promouvoir l’abstinence plutôt que la modération, compte tenu de la baisse de la consommation de vin en France, serait une trajectoire de santé publique inacceptable pour la filière viticole. Pour le faire savoir, le lobby avait même décidé d’écrire au président de la République, au Premier ministre et aux parlementaires. Elle considère que le non-soutien du gouvernement au "Dry January" représente une victoire pour la convivialité et la liberté de choix de consommation.