"La cocaïne est de plus en plus disponible" en France, a déclaré Guillaume Airagnes, directeur de l’OFDT.
La consommation de cocaïne en France a explosé entre 1992 et 2023, selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Près d’un adulte sur dix (9,4%) a déjà consommé de la cocaïne au moins une fois dans sa vie, contre 5,6% en 2017. Cette étude, publiée le 26 juin, est basée sur un échantillon représentatif de 14 984 personnes âgées de 18 à 75 ans. Guillaume Airagnes, directeur de l’OFDT, explique cette hausse par une disponibilité accrue de cette drogue, avec des saisies records et une production en hausse. Le prix de la cocaïne reste stable, entre 60 et 70 euros le gramme, malgré une pureté croissante. Le responsable note également une diversification des contextes de consommation, de l’usage festif à des métiers à forte pénibilité, rapporte Franceinfo.
L’usage actuel de la cocaïne, défini comme une consommation au moins une fois au cours des douze derniers mois, a été multiplié par dix entre 1992 (0,3%) et 2023 (2,7%). La Colombie, premier producteur mondial, en a fabriqué 1 738 tonnes en 2022. En France, 27,7 tonnes ont été interceptées cette même année, un chiffre multiplié par cinq en dix ans. Le cannabis reste la drogue illicite la plus consommée en France. Son expérimentation est passée de 12,7% en 1992 à 50,4% en 2023, soit un adulte sur deux. Le prix du cannabis varie entre 8 et 10 euros le gramme, respectivement pour la résine et l’herbe. L’usage régulier concerne 3,4% des adultes, un taux stable depuis 2014.
L’ecstasy connaît également une hausse de consommation, passant de 0,2% en 2000 à 1,8% en 2023 pour l’usage au cours des douze derniers mois. L’expérimentation de l’ecstasy a bondi de 5% en 2017 à 8,2% en 2023. L’expérimentation de l’héroïne a augmenté de 1,3% en 2017 à 2% en 2023, bien que l’usage au cours des douze derniers mois reste stable à 0,3%. Pour la première fois, l’étude de l’OFDT inclut les usages de la kétamine, de la 3MMC et du GHB/GBL, souvent utilisés dans le cadre du "chemsex". L’expérimentation de la kétamine atteint 2,6% chez les adultes de 18 à 64 ans, majoritairement les jeunes de 25 à 34 ans (4,8%). Pour la 3MMC et le GHB-GBL, les taux d’expérimentation sont inférieurs à 1%.
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