En seulement 15 jours, l’application Elyze a dépassé le million d’utilisateurs. Elle propose une approche "très originale" de l’élection présidentielle.
Depuis début janvier, l’application mobile "Elyze" est en tête des téléchargements. Développée par deux étudiants, elle aide à orienter les utilisateurs sur l’échiquier politique de l’élection présidentielle. Mais respecte-t-elle vraiment la réglementation ? Actuellement, la CNIL se penche sur cette application.
L’application fait ainsi "matcher" les utilisateurs avec les candidats à l’élection présidentielle. Comme Tinder, vous pouvez aimer ou pas les programmes des politiques sans que ces derniers soient nommés, relate 20 Minutes. L’ensemble des réponses indiquera ensuite avec quelles personnalités engagées dans la course pour l’Élysée, les utilisateurs sont le plus et le moins d’accord.
La CNIL a indiqué avoir été alertée, mais elle ne peut pas encore se prononcer sur la conformité ou non de l’application "Elyze"."(…) nous examinons son fonctionnement. Nous nous réservons la possibilité de faire usage de pouvoirs répressifs en cas de manquement Règlement général sur la protection des données (RGPD)", a-t-elle précisé.
La commission a expliqué que ce genre d’application doit prévoir de fortes garanties afin de protéger les données de ses utilisateurs. Par principe, la collecte de ces données est interdite, sauf consentement explicite des utilisateurs.
Selon certains observateurs, l’application "Elyze" montre quelques négligences dans la sécurité des données des utilisateurs. Quant à d’autres, ils se posent des questions sur le stockage de ces données sur un serveur de l’application.
Par ailleurs, les conditions générales d’utilisation d’"Elyze" indiquent l’enregistrement de la date de naissance, du code postal, du genre de l’utilisateur et des réponses aux propositions politiques. L’application se réserve également le droit de revendre les données à des tiers.
Lundi 17 janvier, l’un des co-fondateurs de l’application Grégoire Cazcarra a expliqué que toutes les données sont anonymes. "Aucune donnée n’est partagée avec Google et Facebook", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les données sauvegardées pourraient être utilisées pour des recherches scientifiques. Elles n’auront ainsi pas vocation à être fournies à un parti politique.
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