Un député de la majorité a déclaré jeudi 13 septembre que le Président de la République allait "reconnaître la responsabilité de l’Etat dans la disparition" d’un militant communiste français engagé en faveur de l’indépendance algérienne.
Alors que l’Algérie était française, Maurice Audin était un militant communiste français engagé en faveur de l’indépendance de ce pays. Suspecté d’héberger des membres de la cellule armée du Parti communiste algérien, des parachutistes l’avaient interpellé chez lui le 11 juin 1957. Il a été torturé maintes fois dans une villa d’El Biar, un quartier d’Alger.
Josette Audin avait appris dix jours plus tard, l’évasion de son époux lors d’un transfert. Il s’agit de la version officielle, jusqu’à ce que l’ex-chef d’Etat François Hollande ait reconnu pour la première fois en 2014 que Maurice Audin était mort en prison. Il ne s’était pas évadé.
A l’occasion du 86e anniversaire de la naissance du mathématicien communiste en février dernier, deux députés, Cédric Villani (LREM) et Sébastien Jumel (PCF) avaient demandé à Emmanuel Macron "la reconnaissance officielle de l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française".
Jeudi midi, le chef de l’Etat devrait se rendre au domicile de la veuve de Maurice Audin, selon le député de la majorité et militant actif sur le dossier, Cédric Villani. Proche de la famille du militant, il a indiqué que le président allait reconnaître qu’en réalité "Maurice Audin faisait partie de tous ceux qui ont été victimes d’un système".
Il demanderait par ailleurs à ce que "toutes les archives de l’Etat qui concernent les disparus de la guerre d’Algérie puissent être librement consultées". Les témoins des circonstances de la mort de Maurice Audin sont également appelés à se manifester.
(Source : France Inter / Le Figaro)