Le député de Guadeloupe, Olivier Serva, qui a formulé la proposition de loi en septembre dernier affirme avoir déjà reçu plusieurs témoignages de personnes victimes de discrimination en raison de leur apparence capillaire.
La proposition de loi visant à lutter contre les discriminations capillaires, déposée par le député de Guadeloupe, Olivier Serva, sera examinée en commission à l’Assemblée nationale avant la fin du mois, plus précisément ce mercredi 20 mars. Le texte, formulé en septembre dernier, vise à reconnaître et sanctionner les discriminations liées à l’apparence capillaire. Le député estime que cette problématique est trop souvent ignorée en France. Actuellement, le Code du travail, le Code pénal et le code général de la fonction publique interdisent toute distinction directe ou indirecte en raison de l’apparence physique. L’élu souhaite renforcer ces dispositions en incluant spécifiquement les critères liés à la coupe, la couleur, la longueur ou la texture des cheveux. "Quand on s’aplatit les cheveux, on aplatit symboliquement sa personnalité et alors, on n’est ni bien, ni pour soi, ni pour les autres.", a-t-il déclaré dans une interview accordée à Actu.fr, propos repris par La Dépêche.
Le député souligne le retard de la France par rapport aux États-Unis sur cette question. Dans le pays de l’oncle Sam, des études montrent qu’une femme noire sur trois modifie sa coiffure avant un entretien d’embauche pour être perçue comme plus employable. Or, l’utilisation de produits défrisants peut entraîner des risques pour la santé, notamment un accroissement des risques de cancer. Olivier Serva affirme avoir reçu plusieurs témoignages de personnes victimes de discrimination en raison de leur apparence capillaire. Pour contrôler ces discriminations, il propose de s’appuyer sur des tests statistiques collectifs et individuels. Cependant, engager des poursuites contre les entreprises peut représenter une charge économique et énergétique importante pour les personnes concernées.