Une récente analyse révèle la présence de niveaux alarmants de substances toxiques dans plusieurs marques d’eaux minérales en Europe.
Le réseau Pesticide Action Network Europe a analysé 19 échantillons d’eaux minérales provenant de sept pays européens. Les résultats montrent que plus de la moitié des échantillons contiennent des traces d’acide trifluoroacétique (TFA), un sous-produit des PFAS, des « polluants éternels » réputés pour leur persistance dans l’environnement. Parmi les échantillons, sept dépassent le seuil réglementaire de 0,1 µg/l fixé par la Commission européenne pour l’eau potable.
L’eau minérale Villers, produite en Wallonie par le groupe Sources Alma, affiche la concentration la plus élevée, avec un taux 34 fois supérieur à la limite autorisée. Malgré cette donnée, le groupe affirme que son eau reste conforme aux normes sanitaires. En France, la marque Vittel a également été épinglée avec un taux de 0,4 µg/l, soit quatre fois la limite réglementaire. Nestlé Waters, qui commercialise Vittel, assure que son eau est parfaitement sûre pour la consommation.
Le TFA provient de la dégradation des PFAS, des substances chimiques présentes dans divers produits comme les pesticides, les revêtements antiadhésifs, ou les mousses anti-incendie. Ces polluants se retrouvent dans les rejets industriels et contaminent les nappes phréatiques, mettant en danger la qualité de l’eau.
L’ONG Générations Futures prévient sur les risques d’infection des eaux sous terre en France. Elle réclame un plan national pour réduire l’utilisation des produits chimiques, renforcer la surveillance des substances toxiques et soutenir une politique ambitieuse en matière de santé environnementale. La classification du TFA comme substance toxique pour la reproduction, proposée par une agence sanitaire allemande, est également recommandée.