Les données de la statistique annuelle des établissements de santé (SAE) révèlent que plus de 4 millions d’appels adressés au Samu sont restés sans réponse en 2016.
Huit mois après la mort Naomi Musenga suite à son appel à l’aide au Samu que l’opératrice n’avait pas pris au sérieux, Le Point a révélé le résultat d’une enquête qu’il a effectuée. Il s’avère qu’en 2016, 4,6 millions d’appels téléphoniques de patients n’ont pas été pris en charge par les centres d’appels du service d’aide médicale urgente.
Le journal a exploité la base de données de la SAE notamment sur les chiffres d’activité relevés chaque année par le ministère de la Santé auprès des hôpitaux. Selon le rapport, seulement 24,6 millions des 29,2 millions d’appels passés aux 101 centres au cours de l’année 2016 ont été traités par "une personne physique". Le taux de réponse aux appels est d’environ de 84 %.
Par ailleurs, seuls deux centres d’appels, en Orléans et Verdun, parviendraient à décrocher dans la minute, comme cela devrait normalement être le cas. Le président de Samu Urgences de France, François Braun a réagi à cette enquête sur RTL. "Je crois que le Samu n’est pas exemplaire dans son fonctionnement […] mais ce qu’il faut dire c’est que ce ne sont pas 4,6 millions de patients qui n’ont pas réussi à joindre le Samu", dit-il.
En guise d’explication il a indiqué : "Dans ce chiffre en effet, il y a tous les faux numéros, les erreurs, les appels de poche… Ce qui fait une masse d’appels très importante". S’il y avait vraiment 4,6 millions de patients qui ne parviennent pas à joindre le Samu, "ce serait un scandale sanitaire qui n’aurait pas attendu des années pour sortir", poursuit François Braun.