Blessés par des tirs de LBD (lanceur de balle de défense) lors des mobilisations, 19 manifestants "Gilets Jaunes" se sont réunis dans un collectif nommé "Mutilés pour l’exemple".
Des manifestants blessés par des tirs de lanceur de balles de défense ou LBD se sont réunis dans un collectif nommé "Mutilés pour l’exemple". Constitué de 19 personnes dont la plupart des "Gilets Jaunes", ce collectif fait référence aux "fusillés pour l’exemple" lors de la Première Guerre mondiale, a annoncé Robin Pagès, dimanche 28 avril. Ce dernier est handicapé depuis sa blessure au pied en 2017 à Bure. Il a aussi annoncé que "de nombreuses personnes ont des plaques en titane et des vis dans le visage", a rapporté RTL.
Comme lui, d’autres membres sont tous gravement blessés par des tirs de LBD ou de grenades, à l’exemple de Jérôme Rodrigues, "Gilet Jaune" éborgné lors d’une manifestation fin janvier à Paris. "Vous avez 19 personnes devant vous et vous n’avez que 26 yeux qui vous regardent. Faites le compte, il y a un petit problème", a-t-il déploré.
Et chacun a apporté son témoignage sur cette "vie qui a basculé" ou l’impossibilité "de pouvoir se regarder dans une glace". Sébastien Maillet a eu la main arrachée lors de l’acte 13 des "Gilets Jaunes" à Paris, et il raconte les insomnies et les cauchemars. "C’est l’horreur au quotidien pour essayer de se démerder comme on peut avec une main", a-t-il confié.
L’ex-chauffeur routier, Patrice Philippe qui a été blessé à l’œil par un tir de LBD le 8 décembre dernier, a expliqué que la monophtalmie complique toute sa vie. "Les choses vous demandent beaucoup de temps et il y a un impact psychologique sur votre entourage et vos proches", a-t-il continué.
D’après ce collectif, 22 personnes ont perdu un œil et 5 ont été amputées d’une main depuis le début du mouvement. "On réclame la vérité, la justice et l’interdiction des armes dites sublétales", a souligné Robin Pagès. Le collectif appelle ainsi à une grande manifestation nationale à Paris le 26 mai afin de combattre "l’ultra-violence de la répression" et interdire "l’utilisation des armes de guerre".
Depuis le début de la mobilisation des "Gilets Jaunes", 13 095 tirs de LBD ont été recensés et 83 enquêtes pour des tirs potentiellement problématiques ont été ouvertes.
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