Après des années de silence, des cas d’abus sexuels ont été signalés au sein de l’Église protestante unie de France (Epuf). Cette dernière se joint à la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR) mise en place par l’Église catholique.
La commission "Reconnaissance et Réparation", créée il y a trois ans, a dressé un premier bilan de son travail. Sa mission principale est de reconnaître et de réparer les préjudices subis par les victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé catholique. Plus de 1 000 personnes se sont déjà adressées à cette commission pour partager leur vécu.
Le jeudi 12 décembre, la CRR s’est réunie à Paris autour du thème "justice réparatrice". L’Église protestante unie de France (Epuf), qui a rejoint cette commission le 25 octobre dernier, a participé à cette rencontre. Cela met en lumière le fait que les abus sexuels touchent aussi d’autres communautés religieuses.
Emmanuelle Seyboldt, la présidente de l’Église protestante unie de France, a évoqué l’impact émotionnel des témoignages reçus par la cellule d’écoute. Plusieurs fidèles ont dénoncé des abus qu’ils auraient subis. "C’est toujours douloureux d’entendre que l’un des nôtres ait pu faire tant de mal", a-t-elle confié. La cellule d’écoute ne peut cependant intervenir sur des affaires déjà prescrites, d’où la décision de l’Église de rejoindre la CRR.
Jusqu’à présent, trois victimes se sont manifestées. Mme Seyboldt s’indigne du fait que certaines personnes ont su, mais n’ont rien fait. "Ça me met très en colère. Parce que dire : ’On était bien au courant’ et qu’en fait, on a étouffé les choses, c’est insupportable pour moi", a-t-elle dit, selon les propos rapportés par Franceinfo. "Il n’y a aucune église qui est parfaite. Je crains qu’il y ait plus de victimes, je le redoute", a ajouté Emmanuelle Seyboldt.