Le tribunal de Nanterre a condamné le laboratoire français Sanofi pour manque d’informations sur la notice dans le scandale de la Dépakine.
Sanofi a été condamné jeudi par le tribunal de Nanterre. Le laboratoire français doit indemniser une famille à hauteur de 450 000 euros après la naissance de sa fille, exposée à la Dépakine in utero, avec des malformations. D’après le tribunal, le laboratoire était au courant du risque de troubles autistiques en lien avec le médicament au moins en 2005. En conséquence, il devait mentionner cette information dans la notice, selon le jugement consulté samedi. "Cette décision de condamnation du laboratoire marque un tournant pour la reconnaissance individuelle de chacun des enfants exposé à la Dépakine", a réagi l’avocat de la famille, Me Charles Joseph-Oudin sur les propos repris par Le Figaro.
Me Charles Joseph-Oudin a lancé un appel au groupe à "changer de comportement dans toutes les procédures". L’avocat de la famille estime que Sanofi "doit désormais se ranger à la raison et prendre en charge dignement les familles durement touchées" par Dépakine. D’après le jugement, le laboratoire a admis que dès 2003 il était au courant des risques en particulier neuro-développementaux, mais ceux-ci n’étaient pas mentionnés dans la notice. Ce n’est qu’en 2006 que la notice déconseillera la prise du médicament pendant la grossesse, précise le jugement.
La mère, suivie pour des crises d’épilepsie, a pris ce médicament depuis 1982, dont 4 comprimés par jour durant sa grossesse en 2004. Sa fille a été hospitalisée à l’âge de sept mois à cause d’une bronchiolite. Un retard d’acquisitions global a alors été détecté et la petite a souffert de retards de développement psychomoteurs durant toute son enfance. En 2016, ses parents ont assigné Sanofi devant la justice.
Voir notre dossier sur le scandale sanitaire