Une étude de Santé publique France souligne qu’en 2022, la France métropolitaine a connu une situation "exceptionnelle" avec l’importation de 378 cas de dengue, ainsi que 23 cas de chikungunya et six cas de Zika.
Santé publique France a lancé une alerte dans une étude publiée ce mardi, soulignant une situation épidémiologique "exceptionnelle" en France métropolitaine vis-à-vis de la dengue en 2022. Le moustique Aedes albopictus, également connu sous le nom de moustique-tigre et présent en France métropolitaine depuis 2004, n’a cessé de se propager sur le territoire.
Afin de limiter le risque de transmission des arbovirus tels que la dengue, le chikungunya et le Zika, une surveillance des cas importés et autochtones est en place depuis 2006, comme le rappelle le bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France. Les cas autochtones font référence aux patients qui n’ont pas voyagé dans des zones où le virus circule largement, mais ont été piqués par un moustique infecté après avoir été en contact avec un voyageur contaminé. Les transmissions autochtones ont été plus intenses avec un nombre élevé d’épisodes : le nombre de cas recensés pour l’année 2022 seule dépasse le nombre total de cas identifiés sur la période 2010-2021 (66 cas contre 48).
De nouvelles zones géographiques ont été touchées, avec six des neuf épisodes survenant dans des départements où aucun cas autochtone n’avait été identifié auparavant, principalement dans le sud-ouest de la France et en Corse. La transmission a également été plus précoce, avec deux cas présentant des signes cliniques dès le mois de juin, contrairement aux cas identifiés précédemment qui apparaissaient généralement en juillet.
Santé publique France estime que la surveillance mise en place depuis 2006 s’est avérée "efficace" en métropole, et que les mesures de contrôle mises en œuvre lors de l’identification de cas ont contribué à limiter l’ampleur des transmissions autochtones. Cependant, l’agence sanitaire met en garde contre une pression accrue du dispositif en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2022, soulignant qu’il est "indispensable de maintenir, voire renforcer, l’implication des différents acteurs". Il est notamment essentiel que les professionnels de santé soient mieux informés sur le risque de transmission autochtone de ces maladies.
La sensibilisation de la population à l’importance des gestes de prévention contre les piqûres de moustiques et la lutte contre les gîtes larvaires est également primordiale, tout comme la consultation d’un professionnel de santé en cas de syndrome pseudo-grippal après un voyage dans des zones à transmission.