Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a affirmé que la France devient le premier pays d’Europe pour les demandes d’asile.
Depuis le début de la crise migratoire en 2015, pour la première fois, la France a dépassé l’Allemagne et est devenue ainsi, le "premier pays" d’Europe en matière de demande d’asile. Selon les informations d’Europe 1, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a confirmé cette information, jeudi 21 novembre.
D’après lui, il y a quatre ans, l’Hexagone avait enregistré 80 075 demandes d’asile, selon les chiffres de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) alors que l’Allemagne avait reçu quelque 890 000, soit dix fois plus. Pourtant, depuis le 20 octobre dernier, la situation s’est renversée même si les entrées en Europe continuent de baisser. "Ce qui est donc une anomalie statistique, sur laquelle nous devons travailler", a expliqué le ministre. Il a également indiqué que les deux pays "se tiennent dans un mouchoir de poche", mais le fait que la France dépasse l’Allemagne est "symbolique".
Effectivement, une source au ministère de l’Intérieur a confié qu’au 17 novembre, 120 900 demandes avaient été enregistrées en France contre 119 900 en Allemagne. Cependant en 2018, un écart de plus de 60 000 demandes a été constaté entre les deux pays, car 184 000 personnes avaient demandé l’asile en Allemagne contre 123 000 en France.
Dans ce sens, cette même source a précisé que ce renversement drastique s’explique notamment par le fait que la France accueille "une demande de rebond". Autrement dit, les personnes migrantes ayant "échoué ailleurs viennent introduire une requête" dans l’Hexagone. "C’est la raison pour laquelle nous sommes engagés au niveau européen pour une réforme de l’asile et de Schengen", a-t-elle poursuivi.
Pour faire face à cette croissance de "10 à 15%" en 2019 , le gouvernement français a proposé différentes mesures, début novembre, d’après une autre source du ministère de l’Intérieur. Dans le cadre de son plan ’immigration’, les dirigeants ont surtout proposé d’accélérer le traitement de ces demandes d’asile. Ils ont aussi présenté l’instauration d’un délai de carence de trois mois dans l’accès à la Sécurité sociale de base pour les demandeurs. Une autre proposition : les mesures d’éloignement dès le refus du dossier à l’Ofpra, sans attendre l’étude d’un éventuel recours.
"Ce sont des messages que nous voulons envoyer aux ressortissants étrangers pour montrer que la France veut prolonger et porter haut et fort le besoin de protection", a souligné jeudi Christophe Castaner. Il s’est pourtant adressé "aux personnes qui doivent être protégées, pas à celles qui veulent détourner le droit de protection".
Toutes ces annonces ont été faites après un entretien du ministre de l’Intérieur, sur la coopération migratoire avec son homologue géorgien, Vakhtang Gomelauri. Christophe Castaner a surtout, insisté sur le levier diplomatique, car avec plus de 1 000 Géorgiens venus en France par mois, la Géorgie "était le premier pays demandeur d’asile en France", lors des premiers mois de 2019. Ce chiffre a baissé de "près de 50 %", depuis sa visite à Tbilissi en mai, s’est-il félicité.
Il a aussi annoncé que pour faciliter cette lutte, deux policiers géorgiens supplémentaires vont arriver à Paris, après celle de trois premiers officiers de liaison, en septembre. Puisque la Géorgie est "un très bon exemple", ce type de coopération est amené à se développer, a-t-il conclu.
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