Un rapport publié ce samedi 20 juin, à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, a souligné que les délais de traitement des demandes d’asile s’éloignent de l’objectif fixé par Emmanuel Macron au début de son mandat.
Le délai d’instruction global à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), s’élevait en moyenne à 325 jours en 2019. Ce qui correspond à 18 de plus qu’en 2018. Il arrive même que la durée entre l’entrée dans la procédure et la décision définitive s’étale jusqu’à 13 mois. Cette prolongation du traitement des dossiers de demande d’asile constitue un symbole de la "crise de l’accueil" en France, selon un rapport publié samedi 20 juin à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés. "Ces délais s’éloignent de l’objectif fixé par le président de la République au début de son mandat, à savoir instruire les demandes en six mois", est-il indiqué dans le document annuel de Forum réfugiés-Cosi cité par Le Figaro.
Cette longue attente peut causer des effets de long terme sur l’intégration. Matthieu Tardis, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) a souligné que la France est toujours confrontée à une crise de l’accueil perpétuelle et la gestion exceptionnelle est devenue une norme. Selon le chercheur, moins de 50% des demandeurs d’asile sont hébergés dans le dispositif national d’accueil (DNA) alors que le pays dispose de près de 100 000 places d’hébergements disponibles. Le DNA reste sous-dimensionné alors que la France a recensé plus de 177 000 demandes d’obtention du statut de réfugié en 2017, a-t-il renchéri.
Avec une hausse de 9,3% par rapport à 2018, la France confirme sa place comme destination privilégiée en Europe pour les aspirants à l’asile. Près de 46 000 personnes ont obtenu une protection au titre de l’asile l’année dernière. Elles sont principalement originaires d’Afghanistan, du Soudan et de Syrie.
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