Durant son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé le retour progressif des élèves à l’école. Une décision qui ne fait pas l’unanimité.
Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info, deux parents sur trois (64 %) n’enverront pas, au moins, un enfant en cours, après le 11 mai. Dans le détail, 63 % des Français s’opposent à la réouverture des établissements scolaires et 60 % estiment que cette décision a été prise pour permettre aux parents de reprendre le travail.
Le journal Le Figaro a rappelé que pour justifier cette mesure, Emmanuel Macron a fait valoir un souci de réduire les "inégalités", lors de son allocution du 13 avril. Le ministère de l’Education a, par ailleurs, insisté sur le niveau de décrochage scolaire observé, surtout dans les catégories populaires.
Selon lui, 4 % des élèves en France, et entre 15 % et 25 % en outre-mer, auraient été "perdus" par leurs enseignants, faute de matériel, de connexion internet ou d’encadrement.
Pourtant, cet argument qui n’a pas convaincu la plupart des Français. Les résultats du sondage ont montré que plus les parents sont modestes (moins de 1500 euros net mensuels par foyer), moins ils comptent faire retourner leurs enfants à l’école. "On est loin de l’objectif poursuivi par le chef de l’État", a formulé le président de l’institut Odoxa, Gaël Sliman. Dans le détail, ce choix concerne 17 % des parents les plus modestes contre 36 % de ceux aux revenus moyens (entre 1 500 et 3 500 euros) et 48 % des plus aisés (plus de 3500 euros).
L’opposition de la majorité de Français à la réouverture des établissements scolaires constitue une autre difficulté pour le gouvernement. "Pour l’opinion, un retour à l’école est inconciliable avec l’objectif sanitaire de lutte contre l’épidémie", a indiqué Gaël Sliman.
Par ailleurs, la population est peu convaincue de la mise en œuvre des précautions sanitaires annoncées par le ministre Jean-Michel Blanquer. Toutefois, le respect des gestes barrières dans les écoles, avec fourniture en savon et gel hydroalcoolique, ainsi que la limitation des effectifs à 15 élèves par classe, sont soutenus par respectivement 80 % et 72 % des Français. Mais ces derniers sont beaucoup moins nombreux (45 % et 42 %) à juger qu’elles s’appliqueront bel et bien.
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