Lors de son interrogatoire, l’avocat du policier responsable du tir fatal sur Nahel, suite à un refus d’obtempérer, a rapporté que celui-ci avait présenté ses excuses à la famille.
Trois jours après le décès de Nahel, âgé de 17 ans, lors d’un contrôle routier à Nanterre, le policier responsable du coup de feu a été inculpé et placé en détention. Dans la soirée, son avocat, Me Laurent-Franck Lienard, a été invité sur la chaîne d’information BFMTV. L’avocat du fonctionnaire a saisi cette occasion pour transmettre les paroles de son client : "les premiers mots qu’il a prononcés étaient pour demander pardon, et les derniers mots qu’il a prononcés étaient pour demander pardon à la famille".
Me Lienard a également ajouté que le policier était "dévasté" par les conséquences de son acte et qu’il était "profondément attristé par la mort de ce jeune homme". Il a affirmé que le policier ne se levait pas le matin avec l’intention de tuer des gens et qu’il n’avait pas eu l’intention de le faire.
Cependant, ces excuses risquent de ne pas être accueillies favorablement par Mounia M., la mère de l’adolescent, qui avait déclaré quelques heures plus tôt dans l’émission C à Vous de France 5 : "Je n’en veux pas à la police, j’en veux à une personne : celui qui a enlevé la vie de mon fils".
Selon l’avocat du policier, celui-ci a été profondément bouleversé par la diffusion à grande échelle de la vidéo montrant le coup de feu qui a causé la mort du jeune homme de 17 ans. "Mon client a été extrêmement choqué par la violence de cette vidéo [...] qu’il a vue pour la première fois lors de son interrogatoire".
Me Lienard a également critiqué la décision de mettre en examen et de placer en détention provisoire le policier âgé de 38 ans. "Il ne comprend pas. Enfin, il comprend à quoi il sert : il comprend qu’il est utilisé comme bouc émissaire, pour apaiser les émeutiers [...] les émeutiers ne réclament pas la justice, ils expriment simplement leur colère et leur haine, comme ils l’ont toujours fait lors d’événements similaires. Une décision de justice ne calmera pas les émeutes".
Et l’avocat de poursuivre : "Plus vous mettez de policiers en détention, plus vous attaquez les forces de l’ordre, et plus le désordre augmentera. C’est une mauvaise stratégie [...] cela donnera de l’élan à ceux qui cherchent à provoquer le chaos et cela limitera considérablement l’usage de la force par les forces de l’ordre".