Après un classement sans suite de l’affaire, la famille a fait un recours aux assises, entraînant la réouverture des investigations.
Amadou Koumé, âgé de 33 ans, a trouvé la mort en 2015 à Paris, après son interpellation, avec une clé d’étranglement. Trois policiers sont ainsi renvoyés devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire.
Dans son ordonnance de renvoi, la juge d’instruction relève "le manque de discernement" des policiers. Ces derniers l’ont, en effet, maintenu au sol durant plus de six minutes sur le ventre, mains menottées dans le dos.
Le décès de ce père de famille n’avait été constaté qu’au commissariat où il avait été conduit. Comme le relate Europe 1, l’expertise médicale finale a conclu qu’Amadou Koumé avait succombé à un "oedème pulmonaire". Ce dernier est dû à "l’association d’une asphyxie mécanique lente et d’une intoxication à la cocaïne".
"Le traumatisme cervical et laryngé entraîné par la clé d’étranglement avait participé à la survenue de cette asphyxie", a ajouté l’expertise.
Par ailleurs, la magistrate reproche aux trois policiers de n’avoir pas vérifié l’état de santé d’Amadou Koumé, malgré sa vulnérabilité psychiatrique. Selon ses dires, les fonctionnaires sont responsables de "manquements" conduisant au décès du trentenaire.
Dans cette affaire, le Défenseur des droits avait jugé en 2018 que le recours à la clé d’étranglement est "ni nécessaire ni proportionnée". Devant la juge d’instruction, le policier s’était défendu en invoquant l’urgence face à un "risque très important" qu’Amadou Koumé se saisisse d’une des armes de ses collègues.
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