L’université, souvent considérée comme la porte d’entrée dans la vie professionnelle, fait l’objet d’une perception mitigée de la part des employés et des employeurs.
Selon une enquête menée par la plateforme d’apprentissage en ligne Go1, 46% des 3 000 salariés interrogés au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie estiment que l’université ne les a pas suffisamment préparés à leur fonction actuelle.
Les lacunes perçues dans la préparation universitaire se concentrent sur le manque d’informations cruciales. Les salariés souhaitaient obtenir davantage de conseils sur l’évolution de leur carrière et sur la collaboration avec leurs collègues. Cette discordance entre les attentes des étudiants et la réalité perçue alimente une remise en question de l’efficacité de l’éducation supérieure dans la transition vers la vie professionnelle.
Les employeurs partagent cette préoccupation, exprimant des doutes croissants sur les compétences sociales des nouveaux entrants sur le marché du travail. Selon l’enquête de Go1, 61% des employeurs estiment que c’est l’expérience professionnelle qui prépare le mieux à l’emploi, tandis que 37% considèrent que l’expérience de la vie en général est cruciale. La génération Z, née entre 1995 et 2010, est particulièrement sous le feu des critiques, avec 40% des employeurs la jugeant inapte au monde du travail en raison de la culture moderne et de la pandémie de Covid-19.
Selon un sondage OpinionWay pour la CPU en France, 83% des dirigeants estiment que les diplômés universitaires ne sont pas assez préparés au monde du travail. Toutefois, le manque de familiarité des entreprises avec le monde universitaire est également mis en évidence, puisque seuls 53 % des décideurs s’estiment bien informés sur les cours et les ressources de l’enseignement supérieur.
Malgré ces perceptions mitigées, l’université reste vue positivement par 94% des élus et 85% des dirigeants d’entreprise. Manuel Tunon de Lara, président de la CPU, souligne l’importance des attentes élevées envers l’université et appelle à une collaboration accrue entre le monde académique et professionnel. Les demandes d’amélioration incluent une facilitation de l’accès aux stages en entreprise, mettant en évidence la nécessité d’une plus grande professionnalisation des formations universitaires.