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À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, l’ONG Oxfam France critique le manque de progrès dans l’application des engagements du gouvernement en faveur de l’égalité femmes-hommes.
Emmanuel Macron avait affirmé faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité. Pourtant, les écarts de salaire restent importants : dans le secteur privé, les femmes perçoivent encore 23,5 % de moins que les hommes. En 2024, la France occupe la 48e place en matière d’égalité économique selon le Forum économique mondial.
Les mesures promises, comme le congé parental partagé, le développement d’un service public de la petite enfance ou la réforme de l’index d’égalité professionnelle, peinent à voir le jour. Selon Sandra Lhote Fernandes, responsable des campagnes sur la justice de genre chez Oxfam, l’absence de solutions pour la garde des enfants freine l’évolution des carrières féminines.
L’ONG réclame également une loi globale contre les violences sexuelles, une demande portée par des associations féministes en novembre dernier, mais rejetée par le gouvernement. Malgré les critiques, Emmanuel Macron défend son bilan. Il rappelle le renforcement des dispositifs d’urgence comme le 3919, les bracelets anti-rapprochement et les téléphones grave danger.
La ministre de l’Égalité, Aurore Bergé, a annoncé une augmentation de 20 % du budget pour 2025, ce qui porte le financement à 94 millions d’euros. Un effort jugé insuffisant par Oxfam, qui compare cette somme aux dépenses liées aux élections législatives anticipées, bien plus élevées.
Quinze mesures pour accélérer l’égalité
Ainsi, Oxfam propose 15 mesures prioritaires, dont la revalorisation des secteurs féminisés, le renforcement de l’index Egapro et un congé parental de six mois partagé entre les deux parents. L’ONG plaide aussi pour l’introduction de critères d’égalité dans les marchés publics.
Source : Lefigaro.fr